Mondial du Qatar. Les Aigles de Carthage trouble-fêtes du groupe D ?

 Mondial du Qatar. Les Aigles de Carthage trouble-fêtes du groupe D ?

« Maintenant que nous y sommes, notre objectif est d’atteindre la phase d’élimination directe pour la première fois », a déclaré le sélectionneur de 50 ans

Loin d’être un long fleuve tranquille, la préparation de la sélection tunisienne est perturbée par des polémiques notamment autour du choix et de l’encadrement des gardiens de but.

Moins de dix jours nous séparent du coup d’envoi du mondial. A J-9 de l’échéance, le sélectionneur national tunisien Jalel Kadri, inexpérimenté s’agissant de mener une équipe en pareille compétition, fait l’objet de nombreux doutes des supporters et des analystes. Si l’on connaît depuis aujourd’hui la composition du Danemark, l’une des nations les plus en forme du moment, premier adversaire des Aigles le 22 novembre, la sélection typique des hommes de Kadri ne sera en revanche pas connue avant le 15 novembre.

 

Un choix de gardien de but controversé

Fait insolite, pour décider de tel ou tel poste, le très pieux sélectionneur tunisien ferait abondamment appel selon son épouse à la prière. Ce qui n’a pas manqué d’amuser les internautes qui espèrent que ces visions métaphysiques et superstitieuses réussiront à la sélection nationale.

Les Aigles se sont du reste envolés au Qatar sans se livrer à la traditionnelle conférence de presse, ce qui confirme que la méthode Kadri est à l’œuvre : l’homme souhaite visiblement se préserver au maximum des controverses médiatiques. Qu’à cela ne tienne, nous connaissons déjà l’identité des quatre gardiens de but qui seront présents au Mondial : le jeune Aymen Dahmen (qui a récemment encaissé 5 buts face au Brésil en match amical), Bechir Ben Saïd, Moez Hassan et Aymen Mathlouthi.

Sedki Debchi n’est donc finalement pas retenu pour la Coupe du monde. Jalel Kadri lui a préféré Aymen Mathlouthi, même si ce dernier ne joue pratiquement pas depuis environ deux saisons et avait même convenu de prendre sa retraite l’été dernier, avant que la présidence de son club, l’Etoile sportive, ne l’en dissuade. Kadri a sans doute voulu offrir l’opportunité à un gardien de but en fin de carrière de sortir par la grande porte.

 

Une sélection dominée par la composante franco-tunisienne

Contrairement aux anciens parcours des Tunisiens en Coupe du monde, de nombreux Aigles évoluent désormais en Europe. Cet hiver, les Aigles rassembleront ainsi des visages assez familiers en Ligue 1 française, à l’image de Wahbi Khazri (Montpellier), doyen et leader des Aigles depuis 2013. Autour de lui, l’ancien de Saint-Etienne sera entouré d’autres joueurs passés par la France en les personnes d’Ellyes Shkiri (Cologne), passé par Montpellier, ou encore Seif Eddine Khaoui (Clermont Foot, passé par l’OM).

Ce Mondial au Qatar sera également une opportunité à saisir pour le très jeune milieu Hannibal Mejbri (19 ans), formé à Manchester United, impossible à manquer sur le terrain avec son look atypique et son talent créatif. Actuellement prêté par Manchester aux bleus de Birmingham, le francophone devra réaliser un bon Mondial pour véritablement lancer sa carrière.

Pour sa deuxième Coupe du Monde consécutive après la participation au Mondial 2018 en Russie, la Tunisie espère logiquement faire de meilleurs résultats qu’il y a quatre ans, même si la mission s’avère délicate. Dans le groupe D, les Aigles font en effet office d’outsiders dans une poule extrêmement relevée qui comporte l’Equipe de France championne du monde en titre. Avant de défier les hommes de Didier Deschamps, les Tunisiens joueront leur premier match face à une autre nation difficile à manœuvrer, le Danemark d’Erikssen, qui a triomphé de la France en UEFA Ligue des nations 2-0 il y a un mois.

Quatre jours plus tard, les Aigles affronteront l’Australie (26 novembre), l’équipe à première vue la plus abordable de ce groupe D, avant de s’offrir un match de gala face aux champions du monde en titre, les Bleus de Didier Deschamps qui devront « éviter le piège tunisien le 30 novembre », selon la presse française.

« Un nul, une victoire et une défaite », c’est le pronostic le plus répandu au détour des conversations des Tunisiens dans les cafés de Tunis où le Mondial accapare tous les débats, mais c’est aussi, de leur propre aveu pragmatique, le scénario le plus optimiste.

Seif Soudani