Mondial. Tunisie : une si cruelle élimination

 Mondial. Tunisie : une si cruelle élimination

Les coéquipiers de Wahbi Khazri le félicitent de ce but grâce auquel la Tunisie fut virtuellement qualifiée durant plusieurs minutes en seconde mi-temps. Khazri évolue en club à Montpellier en Ligue 1

« Nous quittons le Mondial la tête haute ! ». C’est ce qu’à déclaré le sélectionneur tunisien Jalel Kadri à l’issue de sa victoire ce soir face à l’équipe de France. L’heure est cependant à la reddition des comptes pour le coach, la fédération tunisienne de football (FTF), tout comme certains éléments de cette sélection sous le feu de vives critiques.   

 

Avenue Habib Bourguiba, pas question de ne pas célébrer cette victoire symbolique et de bouder son plaisir face à l’équipe de « l’ancien protectorat »

Car malgré sa bonne prestation contre la France championne du monde en titre (1 – 0), avec un beau but du vétéran Wahbi Khazri à la 58ème minute de jeu, la Tunisie est éliminée de la Coupe du monde au Qatar et peut avoir des regrets. Reste la satisfaction pour les Aigles de Carthage de terminer troisièmes du groupe D avec 4 points. Insuffisant hélas pour se qualifier en huitièmes de finale dans ce groupe extrêmement disputé où l’Australie se qualifie en outsider au détriment du Danemark, une formation du top 10 au classement Fifa.

Performance au demeurant honorable pour les hommes de Jalel Kadri, qui peuvent regretter d’avoir concédé leur match de deuxième journée, une défaite qui leur est fatale à cette sixième et toujours stérile participation en phase finale du Mondial.

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Certes, il s’agit cette fois d’une élimination dont il n’y a pas à rougir, en battant la France de Didier Deschamps et de Kilyan Mbappé. Mais les larmes des supporters et de certains joueurs à l’image de Wajdi Kechrida, en disent long sur la détresse incommensurable de ceux qui y ont cru. « Il ne nous manquait rien pour y être. Dans cette morosité ambiante au pays, nous espérions au moins un motif de joie, une consolation », se lamente une supportrice au milieu des klaxons qui tentent de faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Wajdi Kechrida

Désigner un coupable, pas si simple

« Ce n’est pas une équipe B mais une équipe C que Deschamps a aligné aujourd’hui », avaient ironisé de nombreux observateurs face à une formation presque totalement remaniée, dominée dès le premier quart d’heure par les Tunisiens galvanisés par l’importance de l’enjeu. Mais le superbe but australien face aux Danois sur une contre-attaque est un exploit individuel qui a achevé les espoirs tunisiens d’une qualification qui ne tenait qu’à un fil.

Les larmes des Tunisiens n’étaient pas encore sèches que les langues se délient : on apprend ainsi qu’après l’indignation générale qui a succédé aux choix tactiques et à la nonchalance du match Tunisie VS Australie, le sélectionneur tunisien avait même réservé son vol retour et fait ses valises, rappelé in extremis avant le match contre la France, de sorte d’éviter un scandale supplémentaire. Kadri entendait semble-t-il protester contre les ingérences dans ses choix, mais pas seulement.

Quelques heures avant le match France VS Tunisie, l’ancien joueur Issam Jomâa avait fait des révélations sur les coulisses peu reluisantes de la liste des joueurs sélectionnés pour partir au Qatar, un processus selon lui entaché de corruption. Or, le timing de ces polémiques fut désastreux, parasitant la concentration des Tunisiens et de leur staff. « Des têtes doivent tomber pour méfaits intentionnés ou par incompétence », concluent aujourd’hui à l’unisson les détracteurs du très controversé Wadii Jari, président de la FTF.

Seif Soudani