Algérie – L’UE veut surveiller les prochaines élections

 Algérie – L’UE veut surveiller les prochaines élections

Seul un électeur sur trois a fait le déplacement pour voter lors des législatives anticipées de juin 2021 en Algérie.

Les élections législatives et locales de 2012 se dérouleront sous l’œil vigilant de l’UE. Les autorités algériennes ont accueilli favorablement la demande d’envoi de missions d’observateurs pour surveiller le déroulement du prochain scrutin, formulée par les membres d’une délégation du Parlement européen qui a séjourné en Algérie du 2 au 4 novembre.

Lors d’une conférence de presse animée vendredi 4 novembre au siège de la délégation de l’Union européenne (UE) à Alger, Pier Antonio Panzeri, chef de la délégation et président de la commission des relations avec les pays du Maghreb, a assuré que l’Algérie n’a pas vu d’un mauvais œil la disponibilité affichée par les parlementaires européens de participer à une mission d’observation lors des élections de 2012. « La réaction était positive de la part des personnes rencontrées (Ahmed Ouyahia, Mourad Medelci, présidents des deux chambres du Parlement et parlementaires, ndlr) », a-t-il affirmé.

Le vœu d’une observation effective

Député socialiste au Parlement européen, Torkia Saïfi s’est montrée plus loquace que son chef de délégation. « C’est une demande que nous avons réitéré à chaque entretien que nous avons eu avec les parlementaires, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères », souligne-t-elle.

De son point de vue, « l’Algérie a tout intérêt à accepter cette mission d’observateurs car le prochain scrutin sera très important en termes de crédibilité de la volonté des autorités algériennes d’entamer des réformes profondes ».

Précision de taille de Torkia Saïfi : les observateurs européens ne serviront aucunement de caution à un scrutin accusant un défaut de transparence. Leur vœu est d’être présents en Algérie en nombre et plusieurs semaines avant le début des élections.

« S’il y a une demande des autorités algériennes d’une mission d’observation électorale de l’Union Européenne, cela ne sera pas pour venir cautionner, les trois dernier jours, un scrutin dont on ne détient pas les tenants et aboutissants », a-t-elle expliqué.

A travers les entretiens échangés avec la partie algérienne, Torkia Saïfi a compris que l’envoi des observateurs internationaux est le vœu du président Bouteflika lui-même qui, rappelle-t-elle, l’a déjà exprimé au commissaire européen en charge du Voisinage et de l’Elargissement.

Cependant, et sans vouloir jeter la pierre à quiconque, il y a lieu de souligner que le président algérien n’a jamais fait part, publiquement du moins, de sa volonté de recourir à  une observation étrangère pour encadrer une quelconque élection. D’ailleurs, à ce jour, aucune demande officielle n’a été formulée dans ce sens.

Une revendication du RCD

C’est plutôt un parti d’opposition, le RCD en l’occurrence, qui, depuis quelques années déjà, n’a de cesse de revendiquer la présence d’une observation étrangère pour en finir avec la fraude qui a entaché tous les scrutins précédents.

Son président Saïd Sadi a ainsi signifié dernièrement son refus de servir d’alibi aux prochaines élections. Il a conditionné la participation de son parti par la présence « massive et qualifiée » d’observateurs internationaux.

Cette préoccupation est aussi celle des eurodéputés qui estiment que les prochaines élections gagneront en crédibilité si les autorités algériennes acceptent la présence d’observateurs internationaux. Mieux, ils se sont dits prêts à faire bénéficier l’Algérie de l’expérience de l’Union Européenne et du parlement européen, en matière d’observation des processus électoraux. La conviction des membres de délégation européenne est que « le peuple algérien a besoin qu’il y ait des réformes profonde dans tous les domaines ».

Quelle appréciation font-ils justement des réformes promises par Bouteflika ? « Ce processus en cours de construction devra témoigner de l’ouverture démocratique de l’Algérie », explique Pier Antonio Panzeri qui voit en ce processus de réformes « une opportunité historique à ne pas manquer ». Tout est dit.

Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh