Festival de Cannes, le palmarès

Dimanche 22 mai, aux alentours de 19h15, Robert de Niro, président du jury du festival de Cannes, a dû rendre son jugement même si «les décisions ont été dures à prendre».

Beaucoup de très bons films étaient en compétition cette année. Mais qu’en-est-il du palmarès ?

Sans trop de surprise, la palme d’or a été attribuée à «The tree of life» du réalisateur américain Terence Malick. Considéré comme un auteur majeur du cinéma ce dernier long métrage n’est pourtant que le cinquième en près de quarante ans. Ce drame fantastique met en scène Brad Pitt et Sean Penn. L’histoire est celle de Jack, un jeune garçon qui grandit entre une mère à l’amour inconditionnel et un père autoritaire jusqu’à ce que la naissance de deux frères modifie la donne familiale.

Deux films ont reçu ex æquo, le grand prix du jury. Il s’agit du «Gamin au vélo» des frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, en salles depuis le 16 mai. Les deux comparses belges avaient déjà obtenu la palme d’or à deux reprises : en 1999 pour «Rosetta» et en 2005 pour «L’Enfant». Il y a trois ans, «Le silence de Lorna» leur avait valu le prix du scénario. «Bir zamanlar anadolu’da» de Nuri Bilge Ceylan, réalisateur turc également habitué du festival. Depuis son premier court métrage «Koza», en 1995, le cinéaste présente régulièrement ses films et reçoit des récompenses du plus prestigieux des festivals de cinéma.

Le prix de la mise en scène est revenu au réalisateur danois Nicolas Winding Refn pour «Drive», l’histoire d’un homme cascadeur durant le jour et chauffeur pour la mafia durant la nuit. «Drive» est un film policier efficace.

Le prix du jury a été remporté par l’actrice et réalisatrice française Maïwenn pour son troisième long métrage «Polisse». Ce drame policier relate la misère quotidienne des policiers de la brigade des mineurs en charge de protéger les enfants de toute maltraitance. Parmi les acteurs, on retrouve la rappeur Joey Starr, déjà présent sur «La bal des actrices», son précédent film.

Les prix d’interprétation sont revenus à jean Dujardin pour son rôle dans «The artist» de Michel Hazanavicius. Il y incarne Georges Valentin, un acteur du cinéma muet à qui tout sourit jusqu’à l’arrivée du cinéma parlant. Du côté féminin, C’est Kirsten Dunst qui a reçu le prix pour son rôle dans «Melancholia». En effet, même si son réalisateur Lars Von Trier a été exclu du festival pour ses propos antisémites faisant l’éloge du nazisme, les membres du festival ont tenu à distinguer l’homme de l’œuvre en maintenant le film en compétition.

Enfin, le prix du scénario est revenu à l’israélien Joseph Cedar pour «Hearat Shulayim», une histoire de reconnaissance entre père et fils sur fond de recherche scientifique.

Si pour Olivier Assayas, membre du jury «le palmarès est à la hauteur de la sélection», on peut tout néanmoins regretter que Pedro Almodovar, qui présentait «La piel que habito», soit reparti bredouille, de même pour «Habemus papam» de Nani Moretti et dans lequel Michel Picoli incarne un pape rongé par le doute.

Gipsy Allard