Vers un procès de l’attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe

 Vers un procès de l’attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe

Une personne escortée par les forces de sécurité quitte le centre pénitentiaire d’Alencon, à Condé-sur-Sarthe, le 5 mars 2019, où un détenu a grièvement blessé deux gardiens, lors d’une attaque au couteau. Le détenu, considéré comme un islamiste « radicalisé », a attaqué le personnel pénitentiaire en criant « Allahou Akbar ». L’agression a eu lieu dans l’unité familiale où le détenu, qui purge une peine de 30 ans pour enlèvement ayant entraîné la mort, vol à main armée et apologie du terrorisme, recevait son épouse. Jean-François MONIER / AFP

Prison de Condé-sur-Sarthe. C’est ce qu’a requis le Parquet national antiterroriste devant la cour d’assises spéciale pour cinq détenus radicalisés, surnommé « le club des cinq ».

Ils sont soupçonnés d’avoir fomenté pendant des mois l’attaque de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars 2019. Les investigations ont mis au jour la « préparation minutieuse » de l’attaque pendant plusieurs mois par ces cinq détenus. Ces détenus que le réquisitoire décrit comme « ancrés depuis plusieurs années dans une idéologie jihadiste et acquis aux thèses de l’organisation terroriste Etat islamique, appelant notamment au meurtre des surveillants pénitentiaires ».

Véritable instigateur des faits

Le parquet réclame que Michaël Chiolo soit jugé pour tentative d’assassinat de personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste, selon le réquisitoire. L’accusation retient également la complicité pour Abdelaziz Fahd, considéré comme « le véritable instigateur des faits » et l’association de malfaiteurs terroriste criminelle pour trois autres détenus trentenaires.

Les investigations ont en outre révélé que le projet d’attaque ciblait également le directeur de la prison et des membres de la commission de l’application des peines. Pour ces faits, les deux détenus seront aussi possiblement jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Centre ultra-sécurisé

Il appartient désormais à la juge d’instruction de prendre une décision finale sur un renvoi devant les assises. La prison de Condé-sur-Sarthe est un centre pénitentiaire ultra-sécurisé qui accueille des détenus particulièrement dangereux, radicalisés ou posant des problèmes de discipline.

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Chloé Juhel