France : Suppressions de postes dans l’Education nationale

9 000 postes en classes maternelle et élémentaire supprimés et 1 500 classes fermées pour la rentrée 2011. Ce sont les chiffres annoncés par le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel.

Mais les enseignants, parents d’élèves et syndicats n’ont pas attendu le mois de septembre pour manifester leur mécontentement et leur désaccord. C’est pourquoi mercredi 18 mai, ils se sont réunis à Paris aux abords du ministère de l’Education nationale afin de manifester. On pouvait lire sur les banderoles : «Pour l’école, on lâche rien», «direction d’école en colère» ou encore «classes fermées, classes surchargées, enfants en danger».

Ces suppressions de postes et fermetures de classes touchent particulièrement les petites communes. Luc Chatel a réaffirmé être opposé à «une classe unique de dix élèves dans chaque commune». Les petites classes uniques qui existaient dans certains villages vont ainsi disparaître, obligeant les jeunes élèves à effectuer quotidiennement de plus longs trajets, parfois en car, pour rejoindre leur établissement scolaire de regroupement. Autres points noirs avancés par les opposants à la réforme: les problèmes de garde des enfants, conséquence directe de l’éloignement de l’école du domicile; le non remplacement des professeurs en cas d’absence et bien sûr de moins bonnes conditions d’apprentissages pour les élèves.

Les élèves en difficulté risquent de pâtir de cette carence en enseignants car cela signifie que l’on ne trouvera plus les maîtres de soutien qui offraient la possibilité de dédoubler des classes. Par exemple, en CP, cet enseignant supplémentaire permettait de dédoubler la classe, notamment lors de l’apprentissage de la lecture. De plus, les enseignants craignent que la politique du non replacement d’un fonctionnaire sur deux n’entraînent encore la suppression de 5 000 postes de professeurs supplémentaires lors de la rentrée 2012.

Inflexible

Alors que pense le ministre de l’Education nationale de ce mécontentement ? Il se montre impassible et inflexible. «Je pense que la rentrée se passera dans de bonnes conditions parce que nous avons travaillé sur la base des propositions de terrain». Il surenchérit en précisant qu’à la rentrée 2011, il y aura «500 000 élèves de moins qu’il n’y en avait au début des années 90, alors qu’il y a 35 000 professeurs de plus». Mais la plupart des enseignants ne sont pas convaincus. Ce soir, vendredi 20 mai, répondant à l’appel de le Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE), ils organisent une «nuit des écoles» en investissant symboliquement les établissements scolaires afin de manifester leur mécontentement face à la dégradation de l’Education nationale. Le mouvement devrait être suivi en province.

 

Gypsy Allard

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