Maroc. Le ministre du Tourisme présente les enjeux de son secteur au gouvernement

 Maroc. Le ministre du Tourisme présente les enjeux de son secteur au gouvernement

Face à la crise


L’équipe gouvernementale tient ce jeudi 1er Mars un conseil de Gouvernement au cours duquel le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, présente un exposé sur l’activité du secteur, intitulé « Enjeux et perspectives ». Les grandes lignes en exclusivité.




 


C’est un véritable exercice didactique auquel Lahcen Haddad s’est prêté ce jeudi 1er Mars, en Conseil de Gouvernement. Présenter son secteur à l’ensemble des ministres de manière à en évaluer son importance dans l’économie nationale, son poids dans les investissements directs étrangers ou encore sa contribution dans la balance des paiements… L’objectif du ministre étant de faire prendre conscience à son assistance l’ampleur de la tâche du département dont il a la charge, dans une conjoncture mondiale particulièrement défavorable.


Il faut dire que l’enjeu est de taille pour le nouveau ministre du Tourisme… Dans la prochaine loi de Finances qui doit être votée, le budget prévu pour l’Office National Marocain du Tourisme a été amputée de la rallonge exceptionnelle de 150 mdhs dont il a bénéficié depuis le début de la crise en 2009.


Pour l’exercice 2012 donc, 300 millions de dirhams seront alloués à l’ONMT avec une possibilité d’engagement de 250 mdhs mais la rallonge de 150 mdhs ne figure plus dans le budget…


Lahcen Haddad bénéficie donc d’un délai très court afin de convaincre le plus grand nombre et en particulier le chef du gouvernement et le ministre des Finances que son département a besoin de plus de moyens pour mener à bien sa mission.


 


Un secteur fort pour l’économie


Le ministre du Tourisme a ainsi souligné que le secteur est un levier important pour l’économie marocaineuisque lap part du tourisme dans le PIB n’a cessé d’augmenter cette dernière décennie atteignant 8% en 2011.


De même, la contribution dans la balance des paiements grâce aux recettes touristiques qui ont atteint près de 59 milliards de dirhams en 2011. En notant que ces recettes évoluent rapidement en parallèle avec les objectifs ambitieux de la Vision 2020.


Pour ce qui est des Investissements directs étrangers, 17 % vont vers le Tourisme au même titre que les Télécoms, juste derrière l’industrie et l’immobilier.


Le Tourisme est également le 2ème employeur avec 470 000 emplois directs à fin 2011. Autant d’arguments qui placent le Tourisme en tant que secteur fort de l’économie nationale.


Cependant, comme l’a bien souligné Lahcen Haddad, l’année 2012 « sera une année difficile sur le plan mondial et cet environnement particulier va certainement impacter le secteur des loisirs et du voyage ».


D’autant que le trafic et les capacités aériennes ont d’ores et déjà été revus à la baisse pour de nombreuses compagnies aériennes. C’est notamment le cas en direction de destinations comme Marrakech ou Agadir.


Pour faire face à cette crise, le ministre du Tourisme propose donc plusieurs leviers :


–       Trouver des mécanismes de soutien aux opérateurs pour la redynamisation des dessertes aériennes en provenance des principaux marchés émetteurs.


–       Réduire ou annuler les taxes aéroportuairespour encourager les compagnies aériennes à augmenter les flux et les programmations vers le Maroc.


–       Lutter contre l’informel pour assainir l’activité. A noter que pour la seule ville de Marrakech, l’informel représente 40% de la capacité hôtelière.


–       Accompagner les établissements hôteliers en grande difficulté, dans une démarche volontariste avec l’aide d’un cabinet spécialisé dans le but d’optimiser leurs charges et de se maintenir en activité.


–       Repositionner qualitativement l’offre pour maintenir l’attractivité et la compétitivité du secteur par la mise la mise en place de programmes de formation afin que les hôteliers soient plus vigilants sur la qualité de service.


 


Lahcen Haddad insiste donc sur le fait qu’ « une très forte mobilisation sera nécessaire pour que le Maroc consolide sa part de marché sur les principaux marchés émetteurs». Et qui dit forte mobilisation, sous entend des moyens conséquents. A bon entendeur…


Ahlam Jebbar




 

Ahlam Jebbar