Patrick Buisson, le Karl Rove de l’Elysée

Après les récentes attaques de Laurent Wauquiez, ministre des affaires étrangères et européennes, à propos du Rsa et des « dérives de l’assistanat », véritable «cancer de la société française », certains y reconnaissent le style Patrick Buisson. Ce conseiller discret de Nicolas Sarkozy refait surface. Il faut dire qu’en mars dernier, l’homme de l’ombre du président expliquait déjà au magazine Paris-Match son souhait de réserver l’attribution du RSA aux seuls salariés en émettant l’idée d’un loi sur « la réhabilitation du travail et contre l’assistanat ».

Tête pensante du gouvernement, il est également partisan d’une politique migratoire encore plus ferme débouchant sur un nouveau code de la laïcité. La création du ministère de l’Identité nationale et de l’immigration, c’est encore lui. Mais d’où vient cet homme qui depuis 2005 conseille jour après jour Nicolas Sarkozy alors que ce dernier occupait le poste de ministre de l’Intérieur ?

Un journaliste engagé

Alors qu’il n’est encore qu’un étudiant en histoire, Patrick Buisson affirme déjà ses opinions politiques, comme en 1968 lorsqu’il s’oppose au mouvement du 22 mars mené par Daniel Cohn-Bendit. Après quelques années d’enseignement, ce jeune militant politique se tourne vers le journalisme en intégrant de 1981 à 1987 la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute avant d’en devenir le directeur de rédaction pour une année. Ses opinions ne font alors plus aucun doute puisqu’il publie en 1984 avec Pascal Gauchon, ancien rédacteur en chef de Défense de l’Occident, (une revue fasciste), un livre intitulé « OAS, histoire de la résistante française en Algérie ». La même année, son « Album Lepen » écrit avec Alain Renault, ancien secrétaire national du Front national ne permet aucune équivoque sur ses opinions politiques.

Un homme d’idées

Au début des années 90, le voilà qui retourne à ses premières amours : la politique. C’est ainsi qu’il dirige les campagnes de Philippe de Villiers pour les élections européennes et présidentielles de 1994 et 1995 avant de conseiller Alain Madelin et François Bayrou tout en menant des émissions politiques sur la chaîne de télévision LCI. Sa carrière prend un nouveau tournant en 2005 lorsque sa société Publifact prévoit un « non » au référendum français sur le traité constitutionnel européen à hauteur de 55%. Nicolas Sarkozy le désigne alors comme son conseiller afin de l’aider à remporter la présidentielle de 2007. Sans poste officiel, Patrick Buisson, qui a depuis quitté LCI, exerce la fonction de conseiller du président. En revanche, sa société Publifact a facturé près de 400 000 euros en divers sondages et conseils pour la seule année 2008. Aucun doute, Patrick Buisson a du talent. Jean-Marie Le Pen ne dément pas. « C’est le meilleur observateur politique ». « J’aurais bien aimé l’avoir comme conseiller mais je ne suis pas assez riche !».

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