Paris : le « campement du crack » évacué, pour combien de temps ?

 Paris : le « campement du crack » évacué, pour combien de temps ?

Démantèlement d’un campement de crack dans le square Forceval, à Paris, le 5 octobre 2022. BERTRAND GUAY / AFP

Une évacuation, et après ? Devenu le lieu de consommation de crack, le square Forceval a été évacué mercredi (5 octobre). Les associations craignent une énième évacuation pour rien.

 

« Sans action médico-sociale véritable, l’action policière de ce matin se résumera à une simple opération de dispersion. D’autres scènes de consommation de drogues se reformeront, comme c’est le cas depuis 30 ans », s’indignait Marie Debrus, de Médecins du Monde, suite à l’évacuation du square Forceval (5 octobre), non loin du square de la Villette. Depuis un an, c’était devenu « la plus grande scène de consommation de drogue d’Europe » selon l’ONG. Le campement du crack a donc été démantelé, mais pour combien de temps ?

Succès ?

« J’ai pris la décision avec la première ministre d’évacuer ce camp. Nous avons procédé ce matin à 211 contrôles », se félicitait Gérald Darmanin, le soir même, devant les caméras dans le square fraîchement évacué. Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur assure même que « 1 000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs ». 

Environ 500 usagers de crack vivaient dans ce square. Un endroit fréquenté également par des individus dangereux, si l’on en croit les déclarations du ministre : « Des personnes qui tenaient des armes, des personnes qui possédaient de la drogue. Mais aussi des personnes très vulnérables, des femmes seules, exploitées, parfois sous emprise, que nous avons relogées dans des structures adaptées ».

Promesses

Des promesses, les associations de riverains et les ONG intervenant auprès de ces personnes en proie à une forte addiction, en ont entendu d’autres. Médecins du Monde réclame des actes au gouvernement : « où sont les dispositifs supplémentaires qui auraient dû être mis en place depuis un an après le vote du projet de financement de la sécurité sociale qui prolongeait l’expérimentation des haltes soins addiction (HSA)s ? ». 

L’ONG avance également des pistes pour un début de solution. Création de haltes soins addictions, de lieux d’accueil transitoires pour les consommateurs en demande de sevrage, ou encore, renforcement de l’insertion professionnelle. Les pistes sont nombreuses, mais reste à savoir si la volonté politique pourra aider à leur mise en place à court terme.

 

 

Charly Célinain