Pas de viande dans les assiettes des enfants, la polémique éclate

 Pas de viande dans les assiettes des enfants, la polémique éclate

Cantine dans une école primaire – NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS via AFP

Le choix du maire EELV de Lyon de retirer la viande du menu de la cantine fait réagir. Au gouvernement d’abord, mais dans la rue aussi, du côté des agriculteurs.

 

C’est la polémique du week-end. La ville de Lyon a décidé de ne plus servir de viande aux enfants à la cantine des écoles primaires. Ce à partir d’aujourd’hui, le 22 février, date de la rentrée après les vacances d’hiver. Tollé provoqué jusque dans les rangs du gouvernement, en la personne de Gérald Darmanin qui s’est fendu d’un tweet samedi, dénonçant une « Idéologie scandaleuse ».

« De l’idéologie dans l’assiette »

Le ministre de l’Intérieur voit dans ce choix de la municipalité EELV une « insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français » et une « politique moraliste et élitiste ». « De nombreux enfants n’ont souvent que la cantine pour manger de la viande », argue le chef de la Place Beauvau.

Même son de cloche du côté de Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, et de Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics. Enfin, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, compte aller plus loin et affiche son intention de saisir le préfet du Rhône : « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ! ​Donnons-leur simplement ce dont ils ont besoin pour bien grandir. La viande en fait partie », a t-il twitté.

Rencontre avec le maire ?

Ce lundi matin, une manifestation d’agriculteurs a eu lieu devant la mairie de Lyon. Plusieurs syndicats ont lancé un appel à la mobilisation. Dont la FDSEA (Fédération départementale Syndicats Exploitants Agricole) ou encore les Jeunes Agriculteurs du Rhône. Ils demandent à rencontrer le maire de Lyon, Grégory Doucet.

« Asséner un choix »

Cette décision de l’élu EELV n’est pourtant pas une première. Déjà l’an dernier, au moment du déconfinement du mois de mai, son prédécesseur, Gérard Collomb, avait pris ce type de décision, sans susciter de grandes réactions. C’était, pour la municipalité, la meilleure solution pour assurer la distribution de 29 000 repas quotidiens dans les écoles primaires de la ville. Ce qui ne passe pas, cette fois, serait le fait que les parties prenantes n’ont pas été consultées. Et que ce choix semble avoir été fait pour s’inscrire dans la durée. « Cette manière d’asséner un choix, sans aucune alternative possible, est proprement inadmissible », a déclaré Etienne Blanc, sénateur LR du Rhône.

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Chloé Juhel