Européennes. Interview avec Sophia Hocini de la liste PCF

 Européennes. Interview avec Sophia Hocini de la liste PCF

Sophia Hocini militante associative


A 26 ans, Sophia Hocini en est déjà à sa 3ème élection. Cette militante associative, arrivée en France à l’âge de 7 ans depuis l’Algérie, est sur la liste communiste de Ian Brossat  (à la 14e position) pour les élections européennes qui auront lieu ce dimanche 26 mai. Il y a cinq ans, c’est à Marseille où elle vit qu’elle s’était présentée une première fois aux Municipales, puis l’année suivante, en 2015, aux élections départementales.

 


Il y a de moins en moins de jeunes qui s’investissent en politique… Vous, vous avez l’air d’y croire encore ?


Oui, effectivement. Si je suis autant investie, c’est parce que j’en ai marre que ce soit toujours les mêmes qui parlent à notre place. Je suis une femme, je suis jeune, je suis d’origine immigrée, et ce sont toujours des technocrates qui s’expriment en notre nom. C’est bien beau de gueuler, de se plaindre, mais si on leur laisse le terrain, il ne se passera rien. On n’a pas besoin d’être passé par l’ENA pour s’engager en politique. Faut juste avoir de l’énergie, des convictions et des valeurs ! C’est tout ce que je retrouve dans le programme défendu par Ian Brossat. 


Quels sont vos combats ? 


Je lutte contre toutes les formes d’injustice. Pas d’indignation à géométrie variable. Le sort des quartiers populaires laissés à l’abandon est essentiel pour moi. Comme beaucoup de femmes, j’ai connu le sexisme. La violence patriarcale subie quotidiennement par les femmes ont des conséquences dramatiques pour elles mais aussi pour leurs enfants.  Je suis aussi favorable aux droits LGBT. Je milite pour l’accès à la PMA pour les couples de femmes ou les femmes seules. Et bien sûr, je suis une écologiste acharnée. 


Pourquoi avoir adhéré au Parti communiste ? 


Je suis arrivée en France en 2001. Je vivais avec ma famille à Marseille. En 2002, Jean-Marie Le Pen arrive au second tour. A l’époque, adolescente, j’étais sans papiers. J’avais peur d’être renvoyée en Algérie. Au collège, je suis tombée sur un exemplaire du Manifeste du Parti Communiste. J’ai été tout de suite conquise. De là, est née ma culture politique.

Nadir Dendoune