Amine Bentahar : « J’ai voulu créer un Amazon marocain »

 Amine Bentahar : « J’ai voulu créer un Amazon marocain »

Archives Personelles d’Amine Bentahar


Cet expert en digital vit à fond son rêve américain en étant le premier Marocain à intégrer le conseil de l’agence Forbes. Depuis le Texas, où il réside, il garde un œil sur le Royaume, où il a notamment développé une plateforme inspirée du géant américain. 


Quand avez-vous commencé à vivre votre rêve américain ? Lors de vos études ?


On peut dire ça. Je suis né à Rabat en 1986 et ma scolarité a été partagée entre le public et le privé. Mon bac en poche, j’ai intégré un institut américain au Maroc, avant de partir aux Etats-Unis. Dès mon retour au pays, je voulais y retourner. Je travaillais dans le marketing digital, le e-commerce et la recherche vocale : des thématiques dans lesquelles les Etats-Unis avaient un temps d’avance. Après l’obtention de mon bachelor (un niveau bac+3 international, ndlr), j’ai été recruté par le groupe Hyatt, un réseau d’hôtels au Qatar où je suis resté quelques mois. Là-bas, Microsoft m’a embauché pour un poste à Istanbul, que j’ai occupé plus de cinq ans. Je suis revenu aux Etats-Unis pour faire mon master en marketing à l’université A&M du Texas. J’ai ensuite rejoint le groupe Hilton Worldwide où, durant deux ans, j’ai géré le marketing et le e-commerce de 70 hôtels dans toute l’Amérique du Nord.


 


Comment avez-vous évolué par la suite ?


Après deux années, j’ai été recruté comme responsable par un groupe de manufactures de chemises qui travaillait avec de grosses marques. J’avais beaucoup de responsabilités, du produit jusqu’aux relations clients, en passant par le marketing. Ce fut ma première expérience dans l’entrepreneuriat. Puis, un groupe chinois, qui faisait partie du groupe Ali Baba, m’a proposé de devenir comme directeur général d’une société où 200 millions de dollars avaient été investis. J’étais basé dans la Silicon Valley, à Taïwan, mais aussi en Chine. Il s’agissait de vendre un apprentissage de la langue chinoise en ligne. J’y suis resté un an, je voyageais tout le temps. Puis j’ai décidé de créer ma propre boîte, en me disant que c’était le moment ou jamais.


 


Un pari risqué, car vous occupiez un très bon poste…


Oui, c’était un véritable challenge. A 29 ans, j’avais déjà un gros salaire. Mais je me suis dit que si je devais me challenger, c’était maintenant ou jamais. Je suis devenu directeur du numérique et associé partenaire chez Advantix Digital, une agence numérique de Google. Au départ, nous n’étions qu’à Dallas, et il y avait une quinzaine d’employés. Aujourd’hui, nous sommes aussi à Houston, à Miami, et nous avons plus de 50 employés à travers le pays. Nous proposons des campagnes publicitaires en ligne pour des marques de luxe, des hôtels, des banques…


 


Comment vous est venue l’idée de développer un “Amazon marocain” ?


C’était un projet qui me tenait à cœur. A chaque fois que je voulais acheter des produits marocains depuis les Etats-Unis, je n’aimais pas la manière dont ils étaient présentés. L’idée est de faire travailler les gens qui produisent sur place et de gérer le marketing. Avec Authentic Morrocan, on importe uniquement la plateforme, comme Amazon, et on touche une commission sur les ventes. Tout est fabriqué au Maroc, où je me rends trois fois par an, pour superviser nos fournisseurs mais aussi notre agence web et digitale, TudioWeb, à Rabat. 

Jonathan Ardines