Préfecture du Pas-de-Calais : l’interdiction de distribution de vivres prolongée

 Préfecture du Pas-de-Calais : l’interdiction de distribution de vivres prolongée

Des migrants clandestins à Calais, profitent d’une distribution de denrées alimentaires organisée par l’Etat, le 25 février 2021. DURSUN AYDEMIR / AGENCE ANADOLU / AFP

Arrêté maintenu ! La préfecture du Pas-de-Calais a décidé de prolonger d’un mois la distribution de denrées alimentaires aux exilés, dans le centre de Calais.

 

Prolongation

Par un nouvel arrêté, la préfecture du Pas-de-Calais prolonge l’interdiction de distribuer des repas aux migrants dans certaines parties de Calais du 9 mars au mardi 6 avril. Plusieurs rues du centre-ville sont concernées. « Le huitième [arrêté, ndlr] depuis près d’un an… », précise l’association l’Auberge des migrants sur son compte twitter.

 

Les seules distributions autorisées restent donc celles qui sont organisées par l’Etat. Repoussées hors de la zone du centre-ville, les autres associations de soutien aux migrants témoignaient y être confrontées à « un harcèlement policier accru ». Une atmosphère délétère les poussant parfois à stopper les distributions pour éviter les sanctions.

Une situation qui perdure

Déjà, le 10 septembre dernier, la préfecture du Pas-de-Calais prenait un arrêté pour prohiber ces distributions de denrées alimentaires. Une requête avait été faite par douze associations, dont l’Auberge des Migrants, La Cabane Juridique ou encore Utopia 56, pour faire annuler cet arrêté. Après avoir appris le rejet de leur requête par le tribunal administratif de Lille (22 septembre), les associations dénonçaient une décision injuste et au désavantage des exilés concernés par ces distributions.

Légalité ?

Les différentes associations de soutien aux migrants rappelaient que, pour rallier les distributions de l’Etat, depuis le centre-ville, les exilés doivent parcourir entre 3 et 5 kilomètres, soit « une heure de marche aller, et qu’il faut se rendre à deux distributions par jour ». Situation à la limite de la légalité pour les aidants : « les indicateurs humanitaires élaborés soit par le HCR, soit dans le cadre du projet SPHERE, précisent par exemple, au sujet de l’eau potable, que celle-ci doit être accessible à moins de 500m des lieux de vie des personnes ».

 

Charly Célinain