Calais : interdiction des distributions alimentaires confirmée

 Calais : interdiction des distributions alimentaires confirmée

Distribution alimentaire aux migrants, à Calais. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Malgré la demande d’associations, l’arrêté interdisant les distributions alimentaires aux exilés dans le centre de Calais est maintenu.

 

Toujours interdit

La distribution gratuite de denrées alimentaires aux exilés reste interdite dans plusieurs lieux du centre-ville de Calais. Le 10 septembre dernier, la préfecture du Pas-de-Calais prenait un arrêté pour prohiber ces distributions.

Pour faire annuler cet arrêté 12 associations, dont L’Auberge des migrants, La Cabane juridique ou encore Utopia 56, ont fait une requête.

Le tribunal administratif de Lille a rejeté leur requête (22 septembre). Dès lors, les associations dénoncent une décision injuste et au désavantage des exilés concernés par ces distributions.

 

Distributions suffisantes ?

Pour justifier sa décision, le juge des référés a fait valoir le fait que les distributions mises en place par l’Etat étaient suffisantes.

Or, début septembre, les associations constataient sur place que, lors de ces distributions, parfois « plusieurs dizaines de personnes » repartaient sans avoir reçu de panier repas.

Outre cette constatation, pour rallier les distributions de l’Etat, depuis le centre-ville, les exilés doivent parcourir entre 3 et 5 kilomètres selon les associations. Soit « une heure de marche aller, et qu’il faut se rendre à deux distributions par jour ». Situation à la limite de la légalité pour les aidants.

« Les indicateurs humanitaires élaborés soit par le HCR, soit dans le cadre du projet SPHERE, précisent par exemple, au sujet de l’eau potable, que celle-ci doit être accessible à moins de 500m des lieux de vie des personnes ».

 

Harcèlement policier

Le juge des référés a également fait valoir l’argument que les associations étaient libres de procéder à des distributions alimentaires en dehors du périmètre défini par l’arrêté.

Outre le problème de distance, la réalité de terrain est que les bénévoles des associations sont confrontés à un « harcèlement policier » accru « depuis l’édiction de cet arrêté ».

Un harcèlement tel que les distributions ont dû être suspendues pour éviter des sanctions : « L’effet dissuasif de ce harcèlement est d’autant plus manifeste que les sanctions pénales encourues du fait de l’arrêté sont très lourdes ».

Les associations ont décidé de porter l’affaire devant le Conseil d’Etat. Pour rappel, l’arrêté devrait s’appliquer jusqu’à fin septembre et pourra même être prolongé selon les autorités.

Charly Célinain