Sahara marocain. L’ONU confirme l’implication de l’Algérie dans le différend régional

 Sahara marocain. L’ONU confirme l’implication de l’Algérie dans le différend régional

WILLIAM VOLCOV / BRAZIL PHOTO PRESS VIA AFP

Le vote d’une résolution au Conseil de sécurité sur le différend régional autour du Sahara marocain, prévu mercredi, a été reporté à vendredi 29 octobre, après un blocage de la Russie.

 

Jouant le rôle de l’avocat du diable, la Russie a bloqué le projet de résolution prolongeant d’un an le mandat de la mission onusienne au Sahara rédigé par Washington, en charge du dossier aux Nations unies. Le texte devait être adopté hier, mercredi 27 octobre. Moscou n’est « pas satisfait des paragraphes relatifs au processus politique » et appuie aussi le refus de l’Algérie de reprendre les tables rondes, comme celles organisées en Suisse par l’ex-émissaire de l’ONU Horst Köhler jusqu’au printemps 2019 avant de démissionner face à l’absence de percée.

Face aux Etats-Unis, l’Algérie maitre d’œuvre du conflit depuis l’époque soviétique, se cache derrière la Russie et le Kenya et son ambassadeur à l’ONU Martin Kimani, président en exercice du Conseil de sécurité pour la circonstance.

Derrière ce blocage, se profile une défaite cinglante de l’Algérie qui espérait des négociations directes. Alger est monté au créneau à plusieurs reprises pour dire à l’ONU son opposition à reprendre un format de table ronde pour des négociations, jugé « contreproductif ».

Ce format préconisé par le Conseil de sécurité et qui figurait encore mercredi dans un projet de texte américain implique le Maroc et le Front Polisario, ainsi que l’Algérie et la Mauritanie, en tant qu’observateurs. Alger a rejeté cette proposition et veut imposer des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario.

 

 

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L’Algérie isolée et délaissée par les pays arabes

Dans le même dossier, plusieurs pays du Golfe ont réaffirmé leur soutien à l’intégrité territoriale du Maroc, en exprimant tantôt leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, tantôt leur position sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc à la province.

Le Koweït a réaffirmé son appui à l’intégrité territoriale du Maroc. Son représentant à l’ONU a ainsi réitéré le soutien de son pays à l’initiative d’autonomie, la qualifiant de « choix constructif » et rappelant la position des pays du Golfe vis-à-vis de la question du Sahara.

Depuis New York également, les Emirats arabes unis ont réitéré leur soutien à l’initiative marocaine d’autonomie pour trouver une solution définitive à la question du Sahara, tout en rejetant « toute atteinte » à l’intégrité territoriale du Royaume, tout comme le Bahreïn qui a réaffirmé, lors de la même occasion, son soutien à une solution politique à la question du Sahara, dans le cadre de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc.

Dans une copie avancée de son rapport annuel sur le Sahara marocain, couvrant la période du 1er septembre 2020 au 31 août 2021, remis au Conseil de sécurité, en prévision de l’examen de la question du Sahara marocain, le SG de l’ONU M Guterres a recommandé l’adoption d’une résolution prorogeant le mandat de la Minurso d’une durée d’un an.

 

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Ce rapport se distingue par la mise en exergue des acquis de la diplomatie du Royaume au Sahara marocain durant l’année écoulée. M. Guterres a souligné à cet effet que « le Bahreïn, le Burkina Faso, l’Eswatini, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, Haïti, la Jordanie, la Libye, la Malawi, la Sénégal, la Sierra Leone, le Suriname, les Émirats arabes unis et la Zambie ont annoncé leur intention d’inaugurer ou ont ouvert des consulats généraux au Sahara ».

Le Secrétaire général de l’ONU a, en outre, fait état de la proclamation historique, le 10 décembre 2020, par les Etats-Unis, de la souveraineté pleine et entière du Royaume du Maroc sur son Sahara. En effet, M. Guterres a indiqué notamment que « les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental et réaffirmé leur soutien à la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc, comme seule base d’une solution juste et durable à ce conflit ».

Il a, également, informé que le 29 décembre 2020, les États-Unis ont inauguré un consulat virtuel au Sahara.

 

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Mohamed El Hamraoui