Bien porter son masque pour se protéger et protéger les autres

 Bien porter son masque pour se protéger et protéger les autres

Même si l’efficacité des masques alternatifs est variable


Porter un masque pour éviter de contaminer les gens autour de soi : cette consigne courante en Asie se généralise dans le monde entier pour freiner l’épidémie de Covid-19. Mais, quelques règles de bonne pratique s’imposent pour les non-initiés.


Inutile que tout le monde porte un masque, répétaient au début de l’épidémie les autorités sanitaires de nombreux pays occidentaux. L’Organisation mondiale de la santé et les autorités sanitaires européennes ou américaines insistent quant à elle sur la priorité à donner au personnel soignant pour la dotation en masque (bavettes ou masques filtrants FFP2).


Aujourd’hui devenus obligatoires pour sortir de chez soi ou prendre les transports dans plusieurs pays, les masques deviennent une denrée précieuse, même si la production monte en puissance – par exemple au Maroc – et est en mesure de mieux servir la demande après des semaines de pénurie.


Cette pénurie avait boosté l’apparition de masques alternatifs, en tissu. Même si l’OMS doute de leur efficacité pour le porteur, elle note qu’ils pourraient « protéger les autres ». Les tutoriels pour réaliser à la maison ces masques grand public fleurissent sur internet. Les Centres américains de lutte contre les maladies (CDC) proposent même sur leur site des patrons de masques sans couture, en découpant simplement dans un t-shirt.


En France, l’association de normalisation AFNOR recommande, même pour les masques maison, au moins deux ou trois couches de tissus souples et pas trop chauds, en évitant les coutures « verticales, le long du nez, de la bouche et du menton », qui comportent un risque de fuite. L’association a également édicté un cahier des charges très précis pour les industriels du textile.


Les plus petits ne doivent pas porter de masque, en raison des risques d’étouffement. Mais les recommandations diffèrent d’un pays à l’autre : de 2 ans aux États-Unis ou à Honk Kong à 3 ans par exemple en France.


 


Une gestuelle complexe


Le port du masque ne doit en aucun cas dispenser des gestes barrière et de la distanciation sociale. Il faut en outre apprendre à l’utiliser de façon adéquate, pour ne pas risquer de se contaminer en le touchant alors qu’il est potentiellement souillé par des postillons.


Il faut ainsi se laver les mains (eau et savon ou gel hydroalcoolique) avant de le mettre. Puis en le tenant par les attaches, on peut appliquer le masque sur le visage en recouvrant le nez, la bouche et le menton, et enfin mettre en place les brides ou les élastiques.


Petite variante pour les masques chirurgicaux : le côté coloré, souvent bleu, se place en général à l’extérieur et la petite tige semi-rigide en haut. Il faut pincer cette barrette pour ajuster le masque sur le nez.


Pour enlever un masque, lavage des mains aussi, avant et après. Le retirer par les attaches, sans toucher l’avant potentiellement contaminé.


 


Ne pas l’enlever n’importe comment


Plus délicat, quand on l’a sur le visage, il faut réprimer le réflexe de le toucher ou de le remettre en place, sous peine de devoir se relaver les mains, à chaque fois. Il ne faut pas non plus le laisser pendre à son cou comme un foulard, ou le monter sur son front, au risque de le contaminer. Ni le partager avec quelqu’un d’autre.


La durée d’utilisation d’un masque chirurgical, à usage unique, est en général de quelques heures, en fonction du modèle. Mais il est recommandé de le jeter dès qu’il est mouillé ou endommagé. Certains pays ont des recommandations plus précises. Par exemple en France, l’Agence nationale du médicament estime qu’un masque, quel qu’il soit, ne doit pas être porté plus de 4 heures. Il faut alors en prévoir plusieurs pour une journée hors de chez soi.


Les masques chirurgicaux, à usage unique, doivent être jetés après utilisation, préférablement dans une poubelle fermée. Pour les modèles en tissu, les recommandations varient selon les pays. L’agence française du médicament recommande un lavage en machine de minimum 30 minutes à 60°C, suivi d’un séchage en sèche-linge ou à l’air libre, puis d’un repassage.


Pour se débarrasser du virus, le micro-ondes ou le congélateur ne sont pas recommandés. Et faire bouillir le masque dans l’eau risque de le dégrader. Même lavable, le masque en tissu n’est pas éternel, la matière se dégradant au fil des lavages. Au moindre signe d’usure, il faut le jeter.

Rached Cherif