Sortie du film Annatto de Fatima Ali Boubakdy depuis le 16 février

 Sortie du film Annatto de Fatima Ali Boubakdy depuis le 16 février

Après les séries, Fatima 
Ali Boubakdy s’essaye au cinéma, avec son premier film, Annatto

Amour, racisme et histoire dans Annatto, premier long métrage de la réalisatrice marocaine, Fatima Ali Boubakdy

La réalisatrice et scénariste marocaine, Fatima 
Ali Boubakdy, explore dans Annatto, son premier long métrage, plusieurs questions délicates. Nous sommes dans la première moitié du XXe siècle. Pendant son séjour au Sénégal, Adnane (Abdellah Bensaid), jeune commerçant marocain, épouse Annatto (Nissia Benghazi), une femme métisse franco-sénégalaise. Leur union est ce qu’on appelle “un mariage de plaisir”. Une pratique et une tradition musulmanes auxquelles s’adonnaient fréquemment les commerçants musulmans, pour une durée déterminée, afin d’éviter de tomber dans le péché. Epris d’Annatto, Adnane décide de prendre avec lui sa bien-aimée. Il brise alors la règle et l’emmène au Maroc, malgré l’expiration du contrat de mariage. Et c’est ainsi que Annatto se retrouve projetée dans un milieu qu’elle ne connait pas. Elle sera tiraillée entre plusieurs cultures, faisant face à des défis multiples. Essayant de s’intégrer, sa vie se transforme en de longues souffrances.

Depuis ses débuts, vers les années 2000, Fatima Ali Boubakdy avait adopté la fantaisie historique et le patrimoine pour planter ses décors. Les séries qu’elle a réalisées pour la télévision marocaine, à l’instar de « Hdidane » et « Souk Nssa » en témoignent.

« Annatto » met autrement en lumière la richesse, la synergie et l’identité multiple que représentent les mélanges ethniques dans le continent africain. En levant le voile sur l’intolérance et le racisme, le film défend également les valeurs humaines. “Annatto raconte le drame ce cette jeune femme africaine victime d’un mariage de plaisir. Néanmoins, l’histoire se voit dépasser un conflit classique pour transgresser la question du mariage de plaisir, de la polygamie et des rivalités entre deux femmes pour un homme. Le film évoque la tragédie de tout un continent à travers la vie des femmes, » analyse la réalisatrice.

Le film plaide pour une réconciliation humaine

Ainsi, dans ce premier long métrage, Fatima 
Ali Boubakdy évoque plusieurs thématiques comme l’amour, le racisme et la question de l’identité.  Le récit de vie d’Annatto plaide pour l’acceptation de l’autre dans sa différence et, au final, pour la réconciliation humaine.

Pour son casting, la réalisatrice a fait appel à une foule d’acteurs originaires de plusieurs pays.  Notamment, du Burkina Faso, du Sénégal, de France et du Maroc. Il s’agit de Maimouna Nday (Burkina Faso), Nissia Benghazi et Mostafa Diabane (Sénégal), Chaïmaa Belaasri, Abdellah Bensaïd, Salaheddine Benmoussa, Souad Khouyi et Ghita Fariji (Maroc). Les scènes ont été tournées essentiellement au Maroc, notamment dans les villes d’Azemmour, de Marrakech et Béni Mellal et au Sénégal. Le film est projeté dans les salles marocaines depuis le 16 février.

Un premier film et néanmoins un coup de maitre, Annatto a raflé les Prix de la meilleure photographie et de la meilleure conception de costumes, au dernier Festival d’Alexandrie. Ainsi que le grand Prix au 25ème Festival des Écrans Noirs, à Yaoundé, au Cameroun.

>> Lire aussi :“Aïcha” du Marocain Zakaria Nouri, primé au festival Panorama international des courts-métrages

Mishka Gharbi