Syrie : plus d’un quart de la population vit dans une « pauvreté extrême »

 Syrie : plus d’un quart de la population vit dans une « pauvreté extrême »

Camp de Deir Ballut pour les personnes déplacées dans la région d’Afrin, dans la province d’Alep du nord de la Syrie tenue par les rebelles, inondé à la suite de fortes pluies, le 24 mai 2024. Crédit photo : Rami al SAYED / AFP

La Banque mondiale alerte sur la situation économique de plus en plus catastrophique de la Syrie. Une large partie des habitants s’enfonce dans la pauvreté.

« 27% des Syriens, soit environ 5,7 millions de personnes, vivent dans une pauvreté extrême », s’inquiète la Banque mondiale (BM).

Celle-ci a publié deux rapports sur la Syrie, samedi (25 mai), qui indiquait donc, qu’en 2022, plus d’un quart de la population était touchée par cette forme avancée de pauvreté. Ces rapports révèlent également que cette « pauvreté extrême » était « quasiment inexistante avant le conflit », une guerre civile qui dure maintenant depuis 13 ans.

La Banque mondiale souligne par ailleurs que le séisme de 2023 pourrait encore aggraver la situation. En 2023, le PIB de la Syrie était estimé à 6,2 milliards de dollars. Pour 2024, la BM prévoit un recul de 1,5%.

Aides vitales

Infrastructures en lambeaux, économie à genoux, les Syriens doivent faire face à une inflation galopante, un système hospitalier au plus mal et un chômage qui augmente inexorablement. Ce à quoi s’ajoute « les déficits de financement persistants et l’accès limité à l’aide humanitaire », rappelle la Banque mondiale.

En outre, cette dernière fait ressortir le rôle primordial des sommes d’argent envoyées par la diaspora vivant à l’étranger. En 2022, elles représenteraient près de 1,05 milliards de dollars, selon une estimation de la Banque mondiale.

Aujourd’hui (27 mai) à Bruxelles, la communauté internationale doit se réunir lors de la conférence annuelle des dons dans l’optique de mobiliser des fonds pour la Syrie.

Insécurité alimentaire

Le 22 mars dernier, Adam Abdelmoula, coordinateur résident et coordinateur humanitaire de l’ONU en Syrie, s’indignait : « Nous entendons tous les jours que des personnes sont obligées de renoncer à des repas, de retirer leurs enfants de l’école pour qu’ils puissent aider à subvenir aux besoins de la famille, ou que des mères choisissent de ne pas prendre leurs médicaments pour nourrir leurs enfants. C’est inadmissible ». 

L’ONU estimait alors que près de 13 millions de Syriens étaient en situation d’insécurité alimentaire. Elle ajoute qu’au moins 16,7 millions de personnes auraient besoin d’aide humanitaire en Syrie.

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Charly Célinain