Tribune. 17 octobre 1961- 17 octobre 2020 : POUR LA MÉMOIRE ET CONTRE L’OUBLI

 Tribune. 17 octobre 1961- 17 octobre 2020 : POUR LA MÉMOIRE ET CONTRE L’OUBLI

Des Algériens arrêtés lors de la manifestation pacifique, organisée à Paris le 17 octobre 1961 pendant la guerre d’Algérie par la Fédération de France du FLN pour protester contre le couvre-feu imposé aux Français musulmans par le préfet de police Maurice Papon, sont emmenés par la police à bord de cars et d’autobus en direction des centres de tri, à Vincennes, au Palais des Sports ou au stade de Coubertin. Photo : UPI / AFP

Halima Menhoudj élue à Montreuil écologiste, Mehdy Belabbas militant écologiste d’Ivry-sur-Seine, en plus de 120 personnalités, militant.e.s politiques, représentant.e.s d’associations et universitaires, tels que Benjamin Stora, sont signataires d’une tribune pour la Mémoire et contre l’oubli du 17 octobre 1961.

Tribune

17 octobre 1961- 17 octobre 2020
POUR LA MÉMOIRE ET CONTRE L’OUBLI

 

Le 17 octobre 2020 sera le 59ème anniversaire de la répression policière menée par le Préfet de Police Maurice Papon, à l’encontre des Algériennes et des Algériens qui prirent le risque de manifester pacifiquement à Paris, pour le droit à l’indépendance de l’Algérie et contre un couvre-feu vexatoire et discriminatoire imposé depuis 12 jours d’abord aux travailleurs Algériens puis à l’ensemble des Nord-africains.

Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnèrent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers firent feu sur les manifestant.e.s. La brutalité de la répression, se poursuivra au-delà de la nuit du 17, y compris dans l’enceinte des centres d’internement, où seront parqués les manifestant.e.s qui y subissent sévices et tortures. La répression policière sera meurtrière, des centaines de victimes, 200 à 300 morts. Beaucoup de manifestant.e.s algériens, algériennes seront simplement jeté.e.s dans la Seine où ils, elles moururent noyé.e.s.

Ces événements tragiques font partie de notre histoire commune mais ils ont sciemment été effacés de notre mémoire collective. Les livres d’histoire et les manuels scolaires évoquent peu ces faits historiques mais cette sanglante répression doit être restituée afin d’écrire l’histoire dans le sens de la vérité ! La lumière doit être faite sur ces actes meurtriers !

Les reconnaissances locales dans beaucoup de villes de France se multiplient, c’est pourquoi nous revendiquons :

  • L’ouverture des archives sur ces évènements,
  • Que les crimes du 17 octobre 1961 soient reconnus crimes d’État,
  • Que la date du 17 octobre 1961 soit intégrée à la liste des cérémonies officielles dans toutes les villes de France,
  • Que des plaques commémoratives soient apposées dans les villes où les associations en font la demande.

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La rédaction