Tunisie : en six mois, près de 800 migrants morts en Méditerranée

 Tunisie : en six mois, près de 800 migrants morts en Méditerranée

Des migrants arrivent au port d’El-Kitif dans la ville tunisienne de Ben Guerdane, à environ 40 kilomètres à l’ouest de la frontière libyenne, après avoir été secourus par la garde côtière et la marine tunisiennes suite au chavirement de leur embarcation au large de la Libye, alors qu’ils se dirigeaient de la Libye vers l’Italie. FETHI NASRI / AFP

Le nombre de tentatives de traversée de la Méditerranée, au départ de la Tunisie, est en forte hausse en ce début de 2023. Le nombre de migrants morts en mer aussi.

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Les derniers chiffres dévoilés par la Tunisie sont sans équivoque. Entre le 1er janvier et le 20 juin 2023 au moins « 789 corps de migrants ont été repêchés en mer », indiquait hier (27 juillet) Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale. Ce dernier précise que parmi les près de 800 morts, 102 était des Tunisiens, tandis tous les autres morts au large des côtes tunisiennes étaient « des étrangers et des personnes non identifiées ».

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Opérations de secours en hausse

Une très large majorité de migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont tenté de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée. Lors des six premiers mois de 2023, le porte-parole déclare que 34 290 migrants ont été interceptés et secourus.

Parmi eux, 30 587 ne sont pas des ressortissants tunisiens. Des chiffres qui ont plus que triplé par rapport à 2022, puisque sur la même période 9 217 personnes avaient été interceptées, dont 6 597 non tunisiens.

Face à une activité de plus en plus importante sur les côtes tunisiennes, les opérations menées par les garde-côtes ont doublé par rapport à 2022, avec 1 310 opérations contre 607, sur la même période l’année dernière.

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Coopération

Situées non loin des côtes italiennes de Lampedusa, les côtes tunisiennes voient les départs d’embarcations de migrants se multiplier. En direction de l’Italie, de la France, de la Grèce, la route migratoire méditerranéenne est l’une des plus meurtrières.

Mi-juin dernier, une embarcation a chaviré au large de la ville de Pylos (Grèce). Sur plus de 700 personnes, seule une centaine ont pu être sauvées.

Face à ce triste événement, le ministère des Affaires étrangères français rappelait « l’importance de la coopération entre Européens et avec les pays tiers, en matière de sauvetage en mer et de lutte contre les réseaux de passeurs ».  

Charly Célinain