Lancement de la première plateforme de mesure et de prévision de la qualité de l’air

 Lancement de la première plateforme de mesure et de prévision de la qualité de l’air


L’ANPE a annoncé le lancement de sa plateforme d’information du public sur la qualité de l’air sous la forme d’un site internet permettant de mesurer et de prédire le niveau de pollution sur des cartes. 


« Pour la première fois en Tunisie, nous disposons d’un outil de mesure en continu et de prévision de la qualité de l’air pour tout le pays », s’est félicité Mohamed Hafedh Cherif, directeur général de l’Agence nationale pour l’environnement (ANPE). « L’objectif est maintenant de s’en servir comme outil d’aide à la prise de décision », a-t-il ajouté lors de la conférence de presse tenue vendredi au siège de l’institution.


Même si l’interface en ligne peut encore être améliorée, celle-ci permet déjà de visualiser sur une carte les niveaux de concentration des principaux polluants : dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone, monoxyde de carbone, particules fines, etc. L’animation permet également d’afficher les cartes à différents moments de la journée et de voir les prévisions pour le lendemain.


Quatre niveaux de visualisation sont disponibles : une échelle continentale, un carré de 4000 km de côté englobant les pays riverains de la Méditerranée centrale et occidentale, une échelle régionale (1800 km X 1800 km), le niveau national et le niveau local pour six grandes villes tunisiennes (Tunis, Bizerte, Sousse, Sfax, Gabès et Gafsa).


Nous avons ainsi pu visualiser les niveaux de concentration de dioxyde de soufre (SO2) sur tout le pays pour la matinée du 28 décembre. Il ressort clairement que les niveaux les plus importants se situent autour des zones de production d’hydrocarbures de Tataouine, de la zone industrielle de Gabès, au nord de Nabeul et sur le grand Tunis. Par ailleurs, une modélisation en 3D des prévisions pourra servir à alerter les populations en cas de catastrophe naturelle ou d’accident industriel.


Pour le moment cependant, il n’est pas encore prévu de procédure d’alerte en cas de pollution extrême. « Les textes législatifs n’existent pas en la matière, mais l’ANPE va faire des propositions dans ce sens », explique Dalila Ettaieb, responsable du projet. « On peut déjà imaginer une information du public sur le modèle du bulletin météo à la télévision », a abondé M. Cherif.


Il s’agit de l’aboutissement de la transposition du projet méditerranéen Gouv’Airnance en Tunisie, en particulier à Gabès. Un projet financé par l’Union européenne à hauteur de 445 000 € et mis en œuvre par Expertise France.


Rached Cherif


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