Manifestation de pêcheurs pour la liberté de circulation à Djerba

 Manifestation de pêcheurs pour la liberté de circulation à Djerba


Plusieurs navires de pêche ont arboré le 9 avril des banderoles appelant à la liberté de mouvement et de circulation pour mettre fin aux morts en mer. À l’appel d’un collectif formé de l’Association « Le Pêcheur pour le Développement et l’Environnement » (APDE) et le réseau d’Alarmphone Tunis, un rassemblement a eu lieu dans le port de Zarzis, face à l’île de Djerba dans le sud de la Tunisie.


Plus de 3100 personnes sont mortes ou portées disparues en tentant de franchir la Méditerranée vers l’Europe en 2017, ce qui fait de cette mer la frontière la plus meurtrière du monde cette année encore. Parmi eux, plus de 2800 personnes sont décédées en prenant la voie dite de la Méditerranée centrale partant de la Libye et de la Tunisie vers Malte et surtout l’Italie.


Une hécatombe due à la fermeture croissante de ce que de nombreuses ONG appellent la « forteresse Europe ». Alors que la migration est un phénomène aussi vieux que l’humanité, ces organisations dénoncent la militarisation des frontières et la restriction de la liberté de circulation, au moyen des visas notamment. Une fermeture poussant de plus en plus de candidats à l’exil, poussés par la guerre et/ou la misère, à emprunter des routes toujours plus dangereuses.


Venus de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie, de Suisse, de France et du Sénégal, les militants du réseau Alarmphone sont venus appeler à davantage de liberté de circulation et « manifester contre la politique migratoire meurtrière de l’Union européenne », selon les organisateurs.


Ils dénoncent également la politique de répression contre les opérations de sauvetage en mer menées par les associations. « La récente saisie du bateau de sauvetage OpenArms par un procureur italien a encore réduit les possibilités de sauvetage en mer », s’alarment les militants.


Le réseau d’Alarmphone, dont un bureau est installé à Tunis, met à disposition des migrants un numéro d’urgence permettant de mobiliser des secours en mer en cas de détresse. Le choix de Zarzis pour organiser cette manifestation s’explique, selon le collectif Alarmphone, par le fait qu’il s’agit d’une ville témoin de la tragédie migratoire où de nombreux corps de migrants ont été enterrés après avoir été repêchés en mer ou rejetés sur les plages.


Rached Cherif


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