Vers une réforme de la police judiciaire ?

 Vers une réforme de la police judiciaire ?

DENIS CHARLET / AFP

Demain, en Conseil des ministres, Gérald Darmanin va présenter une série de mesures qui suscitent une forte opposition chez les officiers de la police judiciaire.

 

La future loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) est loin de faire l’unanimité dans le métier. 178 décrets, arrêtés et articles au total dont les objectifs, révélés dans le journal Le Figaro, sont les suivants : muscler l’investigation pour mieux lutter contre la délinquance, améliorer le taux d’élucidation ou encore rendre la filière judiciaire plus attractive.

Assistants d’enquête

Première étape : la Place Beauvau a décidé de renforcer les effectifs policiers qui gèrent les « petits et moyens dossiers judiciaires », tels que les vols à l’arraché, les cambriolages ou encore les coups et blessures volontaires. Pour cela, les primes des officiers de police judiciaire vont voir leurs primes augmenter de 20% dès 2023. Ce qui équivaudra à une hausse de salaire d’une centaine d’euros.

Autre changement pour le quotidien des officiers de police judiciaire : des assistants d’enquête devraient venir les soulager de tâches administratives chronophages, telles que les réquisitions aux opérateurs téléphoniques.

Un seul directeur

Cette réforme devrait également permettre de mieux coordonner les services de police entre eux. Une meilleure synergie entre la sécurité publique et la police judiciaire notamment.

L’idée serait d’avoir un seul directeur par département, sur le modèle de la gendarmerie nationale. Aujourd’hui, il y a un directeur de la police en tenue, un autre pour le renseignement, un troisième pour l’investigation et un dernier pour la police aux frontières.

300 cadres disparaitraient ainsi de la grille des employés. Les syndicats ont, sans grande surprise, très mal accueilli l’annonce de cette dernière mesure. Ils dénoncent la « mise en péril d’un savoir-faire » qui aura des « conséquences désastreuses pour la sécurité des citoyens et l’indépendance de la justice ».

 

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Chloé Juhel