Violences interquartiers : le cri d’alarme d’Hind Ayadi, militante associative

 Violences interquartiers : le cri d’alarme d’Hind Ayadi, militante associative

La présidente de l’association « Espoir et Création » Hind Ayadi. Photo : DR

Hind Ayadi est à bout de forces. Et elle tient à le faire savoir. Il y a quelques jours, la présidente de l’association « Espoir et Création » a décidé d’interpeller le Président Emmanuel Macron dans une lettre ouverte.

 

« En un mois, deux jeunes hommes de Garges-lès-Gonesse ont trouvé la mort, tués par balles. En deux ans, six de nos jeunes sont partis. En cinq jours, nous avons eu à déplorer un mort, une rixe entre bande rivale qui a fait un blessé, transporté à l’hôpital, et pour clôturer la semaine, un jeune a été agressé à coup de couteaux et à battes de baseball. Pour la première fois, je suis inquiète pour la suite », s’alarme cette habitante d’un quartier populaire de Garges-lès-Gonesse (95).

Depuis des années maintenant, Hind Ayadi agit pour faire taire les violences interquartiers dans sa ville. « Mes cris d’alerte ne trouvent malheureusement pas écho. J’ai l’impression d’être dans un océan sur une barque dans laquelle se trouvent ces enfants et je les vois, impuissante, se noyer un par un », lâche-t-elle désabusée.

« J’ai vu mes petits dans un cercueil, dans leurs linceuls, mes jambes sont épuisées de tenir debout face à ces mères endeuillées, brisées par la douleur et l’incompréhension. Je n’ai plus la force et le courage d’enterrer mes petits », continue, émue, Hind Ayadi.

La militante associative lance un appel au gouvernement et espère être entendue. Avec quatre salariés à temps partiel au sein de son association, elle aurait besoin d’un peu plus de bras.

Elle espère aussi rencontrer le maire UDI Benoit Jimenez. « Il est maire depuis deux ans et nous ne nous sommes jamais vus », raille Hind Ayadi.

Elle interpelle aussi « ses copains de lutte ». « Je veux que vous veniez avec moi les sortir de cette putain de barque. Ne venez pas après la guerre, je suis déjà blessée. Aujourd’hui, j’ai besoin de vous à mes côtés, ils ont besoin de vous, ce sont nos enfants, ce sont les vôtres », implore la militante associative.

 

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Violences interquartiers

 

Nadir Dendoune