Agressions des maires en hausse

 Agressions des maires en hausse

David Lisnard, le président de l’Association des maires de France. Ludovic MARIN / AFP)

Le phénomène s’est accéléré de 15% en 2022, estime l’Association des maires de France. Les réseaux sociaux ont un effet amplificateur.

Outrages, menaces et violences physiques sont de plus en plus fréquents. Pour l’année 2022, l’AMF a évalué à 1 500 le nombre d’agressions d’élus en France du fait de leurs fonctions. Ce chiffre est basé sur les déclarations des maires et de leurs adjoints. Les services du ministère de l’Intérieur doivent communiquer des chiffres consolidés dans les semaines qui viennent.

Effet amplificateur des réseaux sociaux

50% des maires sont victimes d’outrages, 40% de menaces et 10% de violences volontaires. Les circonstances des faits sont dans 75% des cas relatives « à des relations directes avec un administré », par exemple lorsqu’un maire « admoneste un administré sur un comportement incivil (…) qui débouche sur une altercation violente ».

Les réseaux sociaux, par leur effet amplificateur, constituent un facteur « aggravant » du phénomène, la violence de propos tenus en ligne se transformant parfois en violence physique. L’AMF émet deux explications possibles : la « libération de la parole des maires » ou « les crispations de la société traversant des crises multiples ».

Se constituer partie civile

Un observatoire des agressions envers les élus a été créé en 2020. L’AMF a également mis en place des « formations à la gestion des incivilités », en lien avec le GIGN.

Une loi promulguée le 24 janvier permet aux associations d’élus, mais aussi à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parlement européen et à la collectivité territoriale concernée de se constituer partie civile. C’était un droit auparavant réservé aux seules associations départementales de maires.

La loi étend également le champ des infractions pouvant donner lieu à une constitution de partie civile à « tous les crimes et délits contre les personnes ou les biens » ainsi qu’à « tous les délits de presse ».

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