Aid Al Adha 2020 : une fête moins traditionnelle que d’habitude

 Aid Al Adha 2020  : une fête moins traditionnelle que d’habitude

Aid Al Adha 2020 : une fête moins traditionnelle que d’habitude

Prévue le 31 juillet selon les calculs astronomiques, la traditionnelle fête de Aid Al Adha célébrée chaque année sera vraisemblablement particulière. Baisse de la demande, mesures et préventions sanitaires supplémentaires, directives alimentaires, la crise sanitaire de la Covid-19 impactera de facto la célébration du Aid Al Adha 2020 au Maroc.

Pour l’Aid Al Adha, l’offre et la demande du bétail est toujours au rendez-vous. Avec l’apparition du coronavirus cette année, la balance tangue. 

Offre constante, baisse de la demande

D’après le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), les prix des moutons pourront connaître une baisse de 10% par rapport à 2019, pour deux raisons principales a t-il confié à Médias24 : « La première est relative au pouvoir d’achat des citoyens, qui est moins bon par rapport à la même période de l’année passée, en raison du covid-19 ». Effectivement, l’impact socio-économique a été relativement lourd pour nombre de marocains qui ont notamment perdu leur emploi. « D’autre part, les Marocains résidants à l’étranger ne seront pas nombreux au Maroc durant la période de l’Aid 2020. Environ un million de familles des MRE avaient rallongé leurs vacances en 2019 pour passer l’Aid Al Adha au pays, ce qui avait joué sur les prix », a t-il ajouté au même média. Ainsi, l’offre est au même niveau que l’année précédente, mais avec moins d’acheteurs. La baisse de la demande pourrait également s’expliquer par les mesures instaurées dans les souks par les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur, qui pourraient dissuader les gens de s’y rendre.

Les mesures sanitaires prises pour l’Aid Al Adha

Le 8 juillet dernier, les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur avaient annoncé dans un communiqué conjoint que des mesures préventives supplémentaires devront être respectées durant l’Aid cette année, notamment dans les souks, afin d’assurer les meilleures conditions au déroulé de cette fête sans risque de contamination à la Covid-19. Ils ont aussi diffusé un guide relatif aux mesures sanitaires à respecter par les bouchers et aux mesures organisationnelles à instaurer dans les marchés à bestiaux destinés à l’abattage.

Ainsi, des autorisations seront délivrées par les autorités locales aux bouchers professionnels et aux personnes saisonnières procédant au rituel du sacrifice. Ces personnes devront effectuer des tests à la covid-19, en coordination avec les autorités sanitaires compétentes. Elles devront également être dotées d’outils et produits visant le respect des mesures préventives en vigueur comme les masques de protection, les produits antiseptiques et désinfectants. Les mesures de prévention recommandées par le ministère de la Santé devront être respectées par les éleveurs, consommateurs et bouchers, lors de l’achat, l’entretien et l’abattage de l’animal.

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Directives alimentaires 

Cette année, les conseils prodigués par les professionnels de santé se sont également intensifiés. Ainsi, lors d’une interview accordée à Médi1 TV, samedi 11 juillet, Dr. Abdelghani Azzi, directeur du contrôle des produits alimentaires au sein de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) a énoncé une série de directives afin de préserver la santé des consommateurs. Elle comprend notamment la surveillance à tout signes de maladies animales avec des détails précis relatifs aux organes de l’animal, ou encore la propreté irréprochable requise par la personne qui procède à la saignée et de ses outils.

De son côté, le nutritionniste Nabil Layachi a également listé à la MAP une série de conseils à respecter afin d’éradiquer tout risque de contamination, dont notamment la limitation de la consommation des abats, ainsi que la suppression du gras pour une certaine catégorie de patients, entre autres.

Un Aid Al Adha 2020 visiblement sous le signe d’une surveillance et d’une vigilance accrues.

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Malika El Kettani