Alain Soral face à la justice suisse

 Alain Soral face à la justice suisse

L’essayiste franco-suisse d’extrême droite Alain Bonnet, dit Alain Soral (2e à gauche), arrive aux côtés de son avocat Pascal Junod (2e à gauche) à son procès pour propos homophobes à l’encontre d’une journaliste, au Palais de justice de Lausanne, le 14 décembre 2022. Fabrice COFFRINI / AFP

Alain Soral vit à Lausanne depuis 2019. Dans cette affaire, il risque d’être condamné pour « diffamation, discrimination et incitation à la haine ».

C’est aujourd’hui que l’essayiste franco-suisse d’extrême droite comparaît devant le tribunal de police de Lausanne, en Suisse. Il doit une nouvelle fois rendre des comptes à la justice pour avoir tenu des propos homophobes à l’encontre d’une journaliste. 

En avril dernier, il a été condamné à trois mois de prison ferme pour « diffamation, discrimination et incitation à la haine », après la diffusion d’une vidéo où il attaquait la journaliste Cathy Macherel, du quotidien la Tribune de Genève. 

Le procureur général avait estimé que « les propos tenus » étaient « profondément homophobes et incitent à la discrimination en raison de l’orientation sexuelle de la plaignante et, plus généralement, des personnes homosexuelles ». 

Dans la vidéo en question, Alain Soral traitait la journaliste de « grosse lesbienne militante pour les migrants ». La date de l’énoncé du jugement n’a pas été fixée. C’est une probabilité qu’il soit rendu aujourd’hui, à la fin de l’audience.

Nouvelle disposition

La pénalisation de l’homophobie est récente en Suisse et a été entérinée début 2020 par un vote populaire. Cette nouvelle disposition, entrée en vigueur le 1er juillet 2020, élargit une législation déjà existante en matière de lutte contre les discriminations et appels à la haine raciale ou religieuse, en l’étendant à l’orientation sexuelle.

Clip de rap antisémite

Alain Soral a déjà été condamné à une vingtaine de reprises en France, en grande partie pour des infractions de provocation à la haine, diffamation et injure publique.

Lors du dernier procès en date, le 7 septembre, il avait été condamné à payer 15 000 euros en dommages et intérêts et frais de justice à des associations antiracistes, pour avoir diffusé un clip de rap jugé antisémite.

Chloé Juhel