Cédric Chouviat : une expertise confirme la responsabilité des policiers

 Cédric Chouviat : une expertise confirme la responsabilité des policiers

Le 3 janvier 2020 Cedric Chouviat, livreur à scooter, est arrêté par la police. Il subit une clé d’étranglement et un plaquage ventral. Deux jours plus tard il en mourra. ANTOINE MERMET / HANS LUCAS / HANS LUCAS via AFP

Cédric Chouviat n’avait aucune chance. C’est la réaction des avocats de la famille à la lecture de cette nouvelle expertise, qui continue d’accabler les forces de l’ordre.

 

Ce rapport est important parce qu’il « confirme ce que nous pensions depuis le début avec l’autopsie », a déclaré maître Arié Alimi, avocat de la famille de la victime.

Une nouvelle expertise médicale vient de confirmer la responsabilité des trois policiers dans la mort de ce livreur à scooter. La clé d’étranglement et le plaquage ventral pratiqués par les forces de l’ordre ont provoqué l’arrêt cardiaque.

C’est la conclusion sans détour du collège d’experts désigné par le juge d’instruction. Une interrogation reste en suspens pour le juge d’instruction : la question du caractère volontaire ou non.

Fracture du larynx

Le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat a été plaqué et maintenu au sol par trois policiers, après avoir subi un « étranglement arrière », pratique policière très controversée et, depuis, officiellement remplacée par trois autres techniques.

L’homme a ensuite été transporté à l’hôpital. Il est décédé, deux jours plus tard, des suites d’un malaise cardiaque, « avec fracture du larynx », selon les éléments de l’autopsie.

Une information judiciaire pour « homicide involontaire » avait été ouverte. Les trois policiers ont été mis en examen. Ce sont eux qui ont pesé sur le corps de la victime et donc très probablement causé la fracture du larynx.

Treize vidéos

Le livreur décédé après un contrôle de police a répété « J’étouffe » plusieurs fois lors de son interpellation. Les experts ont analysé 13 vidéos de l’interpellation de Cédric Chouviat, dont l’essentiel a été filmé par la victime elle-même. En 22 secondes, ce livreur a lâché des « J’étouffe », « J’arrête » ou « Arrête » à 7 reprises.

 

Chloé Juhel