Clap de fin pour « La chronique du Blédard »

 Clap de fin pour « La chronique du Blédard »

Depuis avril 2005, chaque jeudi, le journaliste franco-algérien Akram Belkaid livrait à ses lecteurs « La chronique du blédard ». Ce jeudi 30 décembre, son dernier texte a été publié sur le Quotidien d’Oran.

C’est la fin d’une belle aventure commencée il y a 16 ans. Depuis avril 2005, chaque jeudi, le journaliste franco-algérien Akram Belkaid livrait à ses lecteurs « La chronique du blédard ». Ce jeudi 30 décembre, son dernier texte a été publié sur le Quotidien d’Oran.

« Cette chronique a pu cheminer durant des années sans jamais souffrir de la moindre censure et encore moins d’autocensure », s’est félicité Akram Belkaid sur sa page Facebook. « C’est peut-être ce qui explique sa longévité et le plaisir que j’ai eu à me remettre chaque semaine à la tâche », a-t-il ajouté.

En 16 ans, le journaliste a pondu 850 chroniques, « soit 2500 pages », dixit Akram. Un travail fastidieux qui lui a demandé chaque semaine une discipline de fer.

« Quel que soit le contexte, quels que soient le lieu ou les circonstances, il me fallait penser à “la” chronique, l’écrire (souvent le dimanche ou le mardi) et, parfois, me démener pour trouver le moyen de l’envoyer en temps et en heure (souvenir d’un texte envoyé à la dernière minute d’un improbable cybercafé dans un petit village du Sinaï écrasé par la chaleur). Anticiper un sujet, en noter un autre, avoir toujours en tête qu’il y a une chronique qui attend d’être rédigée, se dire chaque semaine que l’on serait avisé d’en avoir quelques-unes au marbre (ou au frigo) mais travailler presque toujours en flux tendu (le dos au mur : la pire et la meilleure des méthodes…). Mes semaines ont souvent commencé le mercredi à midi, une fois la chronique bouclée et envoyée, avec cette sensation de soulagement temporaire, car, dès le dimanche, l’ampoule rouge se remettait à clignoter », se souvient notre confrère.

Chaque jeudi, Akram Belkaid repeignait sur un ton libre l’actualité. Des textes qui lui ont valu parfois l’inimitié de certains.

« De toutes les chroniques qui se sont succédé, il en est ainsi dont on me parle encore notamment celles qui provoquèrent les ires respectives d’un consul d’Algérie en France, d’un écrivain algérien en mal de prix littéraire, d’un ministre français des affaires étrangères, etc. Les textes sarcastiques, ou les “monologues” ont aussi leurs aficionados sans oublier les quelques incursions dans le monde de la poésie et de la fiction », rappelle le journaliste qui ne regrette rien.

« Si des gens ne sont pas contents de ce que l’on a écrit, c’est que l’on a fait son travail », conclut-il.

Nadir Dendoune