COP26/Climat : l’exemplarité de la France en question

 COP26/Climat : l’exemplarité de la France en question

Le président français Emmanuel Macron discourant lors du Sommet des dirigeants mondiaux à la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), à Glasgow au Royaume-Uni, tenu le 1er novembre 2021. ALAIN JOCARD / AFP

Dans le cadre de la COP26, Emmanuel Macron appelle certains pays à « rehausser » leurs ambitions pour limiter le réchauffement climatique. Greenpeace pointe un double discours.

 

Exemplarité ?

Hier (1er novembre), s’exprimant à la tribune de la COP26, à Glasgow, Emmanuel Macron déclarait que « le leadership exige l’exemplarité ». Une façon à peine dissimulée de pointer du doigt les locomotives économiques mondiales que sont les Etats-Unis et la Chine, parmi les plus gros pollueurs de la planète.

Cependant, les pays européens, et la France en particulier, ne sont pas irréprochables non plus. Par un jugement rendu le 14 octobre, le tribunal administratif de Paris sommait l’Etat français de respecter ses engagements climatiques mais aussi « de réparer les dommages causés à l’environnement par son inaction, avant le 31 décembre 2022 ».

Objectifs modifiés

« Non seulement la France ne tient pas les objectifs fixés en 2015 à Paris, mais le Président a même relevé les plafonds d’émission autorisés » lance Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France.

Celui-ci fait référence au fait que la nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), fixant les plafonds d’émissions de GES (Gaz à effet de serre) à ne pas dépasser depuis les accords de Paris, a été adoptée début 2020.

Cette dernière abaissait les objectifs visés pour mieux les atteindre selon Barbara Nicoloso, coordinatrice de l’association Virage Énergie : « Les objectifs initialement fixés (…) tablaient sur une baisse de 2,3% des émissions de gaz à effet de serre par an. Or, ce chiffre représente désormais un objectif de baisse de 1,5% des émissions de gaz à effet de serre par an ».

Efforts insuffisants

La France réduit ses émissions de GES d’un peu plus de 1%, depuis les accords de Paris (2015). Or, ces efforts restent très insuffisants rappelle Greenpeace : « Selon le Haut Conseil pour le climat, il faudrait une réduction deux à trois fois plus importante pour respecter les objectifs légaux actuels du pays, et sept fois plus importante pour respecter l’objectif de l’Accord de Paris, selon l’ONU ».

Pour Greenpeace, la France, organisatrice de la COP21 de laquelle ont découlé les accords de Paris, doit assumer son leadership sur la question climatique et s’appliquer l’exemplarité également exigée des autres nations.

 

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Charly Célinain