Coronavirus : la Tunisie renforce ses mesures et travaille à son propre vaccin

 Coronavirus : la Tunisie renforce ses mesures et travaille à son propre vaccin

La Tunisie impose désormais la présentation d’un test négatif au coronavirus pour tous les voyageurs

La Tunisie a annoncé, mercredi 19 août, travailler à un vaccin contre le nouveau coronavirus. Le pays fait actuellement face à une hausse inédite du nombre de cas. Une hausse consécutive à l’ouverture de ses frontières pour l’été le 27 juin.

« Nous sommes encore dans les étapes précliniques » du vaccin contre le coronavirus, a indiqué à la presse Hechmi Louzir. L’équipe, qui « a commencé à travailler dès le début de la pandémie, a déjà développé un vaccin à base d’ADN contre la rage et utilise la même technologie dans ses recherches », a précisé le directeur de l’Institut Pasteur de Tunisie. Aucun vaccin n’est encore prêt à être commercialisé, mais 168 candidats vaccins sont en développement dans le monde, selon l’OMS.

D’autre part, les autorités tunisiennes ont également annoncé que tous les voyageurs devront désormais présenter un test PCR négatif pour entrer dans le pays. Ce test était jusque-là demandé pour un nombre limité de pays de provenance tels que comme la France, la Belgique ou le Royaume-Uni. Il est désormais obligatoire pour tous les voyageurs.

La Tunisie, qui avait circonscrit la pandémie, espère ainsi juguler la progression rapide du nombre de nouveaux cas. Le ministère de la Santé a fait état de 1 225 nouveaux cas de contamination, dont 449 cas « entrants » et 776 contaminations locales, depuis l’ouverture des frontières fin juin. Au total, 10 décès liés au Covid-19 ont été recensés depuis cette même date. Le dernier bilan officiel fait état de 129 nouveaux cas, portant le nombre total de malades identifiés à 2 427, dont 60 morts.

 

Masques obligatoires, mais peu portés

Les masques sont de nouveau obligatoires dans tous les espaces publics, en particulier dans les transports en commun et services publics. Dans la pratique, peu de Tunisiens se conforment à cette obligation, et les sanctions sont quasi inexistantes.

La dégradation de la situation sanitaire coïncide avec des remous politiques dans le pays après la démission du Premier ministre et la nomination d’un successeur qui doit composer un gouvernement d’ici fin août.

Ces crises ont frappé de plein fouet une économie déjà fragile. Le PIB a enregistré un recul record de-21,6 % au second trimestre par rapport à la même période l’an passé, selon l’Institut national de la Statistique.

Le chômage, qui ronge les rêves des jeunes et des diplômés, est lui passé de 15 % à 18 % officiellement, son plus haut niveau depuis fin 2011 selon l’INS. L’assombrissement des perspectives, déjà peu brillantes, pour les jeunes a d’ailleurs largement favorisé le boom des tentatives de migrations vers l’Italie cet été.

« À l’exception de l’agriculture qui a pu profiter de la période du confinement, toutes les autres branches s’effondrent », se désole le magazine l’Économiste, qui doute que l’État tunisien puisse continuer à maintenir sa politique sociale.

Rached Cherif