Covid-19 : MSF estime que le système COVAX doit être amélioré

 Covid-19 : MSF estime que le système COVAX doit être amélioré

Médecins sans frontières (MSF) attire l’attention sur l’inefficacité de la réserve humanitaire de vaccins contre la COVID-19, un des dispositifs de COVAX.

 

Opacité, complexité, longs délais de négociations, le constat que fait MSF de l’accès à la réserve humanitaire de vaccins contre la COVID-19 est cinglant. Ayant pour objectif « de faciliter l’accès des populations à la vaccination COVID dans des situations d’urgence humanitaire », ce système, qui fait partie du mécanisme COVAX, est dirigé par plusieurs entités dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore l’UNICEF. En mission dans le nord de la Syrie, MSF a été confrontée aux plus grandes difficultés, en fin d’année dernière, lorsqu’elle a voulu accéder à cette réserve humanitaire de vaccins.

 

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Imbroglio

Fin 2021, MSF intervenait au nord de la Syrie, dans la zone de Tell Abyad et Ras Al Ain, contrôlée par la Turquie, et surtout, en proie à une flambée de cas de COVID-19. Or, le problème, selon l’ONG, c’est qu’« en raison de son statut particulier, cette région n’est ni incluse dans le mécanisme transfrontalier de l’ONU pour l’acheminement de l’aide humanitaire ni couverte par le plan national d’immunisation du gouvernement syrien ».

Une demande a malgré tout été soumise au stock de réserve humanitaire, dès novembre 2021. Sarah Chateau, responsable du programme MSF pour la Syrie, dénonce des conditions d’accès au stock complexes, une répartition de responsabilités déséquilibrée, compliquée par un refus d’accès aux documents nécessaires. Ce qui a entraîné plus de quatre mois de négociations, pendant lesquels la population n’a pas pu être vaccinée.

 

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Amélioration

Cette mésaventure donne l’occasion à MSF de jeter un coup de projecteur sur ce dysfonctionnement d’un des dispositifs de COVAX, justement prévu pour des situations d’urgence humanitaire. L’ONG appelle à une amélioration du système pour mieux lutter contre la pandémie et regrette que « selon les informations publiques, 2,5 millions de doses ont été validées en mars 2022, et bien que d’autres demandes soient en cours de traitement, cela ne représente qu’une infime fraction des 155 millions de doses annoncées comme objectif au début de l’année 2022 ».

 

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Charly Célinain