Vaccin Covid-19 : Médecins du monde s’attaque au monopole de Pfizer

 Vaccin Covid-19 : Médecins du monde s’attaque au monopole de Pfizer

Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Médecins du monde lance une offensive contre Pfizer/BioNTech pour tenter d’obtenir une levée des brevets du vaccin contre Covid-19 et ainsi le rendre accessible à tous.

 

Médecins du monde a annoncé hier (5 avril) lancer une action légale auprès de l’Office des Brevets Européens contre Pfizer/BioNTech. L’ONG espère casser la position de monopole du groupe en s’attaquant à leurs demandes de brevet. Médecins du monde les conteste en soutenant que celles-ci montraient « un manque manifeste d’activité inventive, un critère de brevetabilité requis ».

La technique des vaccins à ARN messager existait déjà, elle a « simplement » été appliquée au Sars-Cov-2. Aujourd’hui, ces brevets ont place Pfizer/BioNTech, ainsi que certaines entreprises pharmaceutiques en position de monopole de production et de commercialisation du vaccin.

Profits

Une position de monopole qui permet de réaliser des bénéfices substantiels à l’heure où la course aux vaccins contre le Covid-19 continue depuis presque deux ans. « Pfizer/BioNTech contrôle 70% du marché européen des vaccins Covid-19, avec une prévision de ventes mondiales pour 2022 pour les vaccins de 32 milliards de dollars pour Pfizer » selon Médecins du monde.

Concernant la solidarité mondiale et le partage des doses de vaccin, dans un communiqué des résultats trimestriels du laboratoire début novembre, Albert Bourla, le PDG de Pfizer, déclarait : « Nous sommes en bonne voie pour parvenir à notre objectif de livrer au moins 2 milliards de doses à des pays à revenus faibles et intermédiaires d’ici à fin 2022 ».

Afrique

En février dernier, l’Organisation mondiale de la santé rappelait que le continent africain comptait seulement 11 % de la population entièrement vaccinée. « Le taux de vaccination doit être multiplié par six pour que le continent atteigne l’objectif de 70 % de couverture vaccinale fixé pour la fin du premier semestre de cette année » indique l’OMS.

Cependant, outre le taux de vaccination, c’est l’approvisionnement et la mise en place opérationnelle qui doivent être optimisés, souligne la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique : « un réseau d’approvisionnement fiable doit aller de pair avec un financement opérationnel afin que les doses reçues quittent les dépôts où elles sont stockées pour être administrées aux populations ».

 

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Charly Célinain