Daech. Un arsenal explosif saisi chez le cerveau de la cellule de Tanger

 Daech. Un arsenal explosif saisi chez le cerveau de la cellule de Tanger

Des produits saisis lors du démantèlement d’une cellule affiliée à Daech à Tanger, le 6 octobre 2021.

Les expertises techniques et scientifiques réalisées sur l’ensemble du matériel et des produits saisis, lords du démantèlement d’une cellule extrémiste affiliée à Daech à Tanger, ont révélé qu’ils entrent, après leur mélange, dans la préparation et la confection d’engins explosifs.

 

Les expertises techniques réalisées se sont penchées sur l’examen des utilisations d’un ensemble de produits métalliques et électriques saisis chez l’un des membres de cette cellule terroriste. Les investigations ont été menées par le laboratoire national de police scientifique et technique de l’Institut des sciences et des preuves médico-légales pour la sécurité nationale. Les enquêtes ont démontré que les matériaux saisis ont été conçus pour préparer des explosifs à travers plusieurs combinaisons mélangées, a indiqué un communiqué du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ).

Ce dernier avait mis en échec, mercredi 6 octobre, un plan terroriste imminent, suite au démantèlement d’une cellule extrémiste s’activant dans la ville de Tanger, composée de 5 individus âgés entre 22 et 28 ans.

Ces derniers projetaient de commettre des attentats à l’explosif à distance devant cibler des sièges et des personnalités sécuritaires, ainsi que des lieux publics accueillant des citoyens marocains et étrangers. Les perquisitions ont permis la saisie « de flacons de divers volumes contenant de l’acide nitrique et des liquides chimiques suspects, ainsi que des clous et des fils électriques et six bonbonnes de gaz », d’après le BCIJ.

L’expertise technique complétée a également élucidé les usages de matériels métalliques et électriques qui ont été saisis, dont deux kilogrammes de clous d’une longueur de plus de 3 centimètres, pouvant servir de projectiles, ainsi qu’un ensemble de circuits électriques constitués de fils de cuivre, de lampes connectées à des circuits électriques et de petites batteries, utilisés dans le cadre d’un dispositif conçu pour lancer le processus de détonation, en plus d’une lampe en verre.

Le démantèlement de cette cellule terroriste se base sur des renseignements précis fournis par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Les opérations d’intervention, menées d’une manière simultanée à Tanger par les éléments de la Force spéciale relevant de la DGST, ont permis l’interpellation du prétendu “émir” de cette cellule terroriste qui a opposé une résistance farouche. Ce qui a contraint les éléments d’intervention à tirer des bombes sonores de sommation pour neutraliser le danger.

Quatre autres membres imprégnés de l’idéologie “takfiriste”, porteurs d’un projet terroriste transfrontalier, ont également été interpellés. Toujours selon la même source. Il a été également procédé à la saisie d’un grand “étendard” portant l’emblème de l’organisation “Daech” et d’uniformes paramilitaires. Ont été également saisis, des armes blanches de différents calibres, dont des objets tranchants et contondants, un sabre, ainsi que des équipements et du matériel informatique. Outre des imprimés et des portraits de l’ancien dirigeant au sein de groupe jihadiste “Daech” dans la région sahélo-saharienne, Adnan “Abou Walid al-Sahraoui”.

Les membres de cette cellule terroriste ont adhéré à une campagne de recrutement et d’embrigadement pour renforcer leurs rangs. Ils ont de même acquis plusieurs produits entrant dans la fabrication d’engins explosifs artisanaux, après une opération de souscription interne pour collecter les fonds nécessaires.

Pour fabriquer les engins et explosifs, la cellule terroriste a misé sur la formation technique d’un de ses membres en tant que technicien spécialisé en électricité et exerçant dans le domaine d’installation des caméras. L’individu menait des simulations sur la fabrication d’explosifs en se basant sur les techniques et applications disponibles sur certains sites internet extrémistes, ajoute la même source.

Les premiers éléments de l’enquête ont également révélé que l’émir de cette cellule terroriste a entrepris plusieurs contacts avec des dirigeants de premier rang de l’organisation “Daech” dans la région sahélo-saharienne. Des contacts lui permettant de garantir les ressources nécessaires au financement de ses projets terroristes et d’assurer l’approvisionnement en armes et autres équipements logistiques nécessaires aux opérations terroristes.

 

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Mohamed El Hamraoui