Exposition « kitsch ou pas kitsch ? » : le kitsch, un mépris orientaliste ?

 Exposition « kitsch ou pas kitsch ? » : le kitsch, un mépris orientaliste ?

Une œuvre de Lara Baladi


 


Le terme kitsch est très souvent associé à quelque chose de démodé ou de mauvais goût. Certains utiliseraient ce terme pour décrire un « ensemble de créations d'artistes du Moyen-Orient ». A travers les œuvres de quinze grands noms de l'art contemporain du monde arabe, l'Institut des Cultures d'Islam (ICI) propose un autre regard sur le kitsch, invitant les visiteurs à la réflexion, avec l'exposition « Kitsch ou pas kitsch ? ».


 


Art populaire


Kitsch, un terme méprisant ? Pas forcément selon l'ICI : « (…) de nombreux artistes considèrent cette catégorisation comme une forme de mépris orientaliste alors que d'autres s'en revendiquent clairement, considérant le kitsch comme un art populaire, art de la jouissance ». Les œuvres qui seront présentées dès demain (17 septembre) pour l'exposition contiennent toutes les caractéristiques du kitsch. Juxtaposition d'éléments paraissant hétéroclites, paillettes ou encore fleurs en plastiques trouvant leur place dans des compositions des plus colorées. Les œuvres de la Libanaise Lara Baladi, del'Iranienne Sissi Farassat ou encore del'Egyptien Ahmed El Shaer, pour ne citer qu'eux, pousseront le visiteur à se questionner sur les raisons de son propre jugement de ce qui est kitsch.


 


« KitschICIme »


Autour de l'exposition, de nombreux spectacles, projections et autres, viendront se greffer pour prolonger la réflexion à d'autres disciplines. A découvrir notamment, la pièce El Maestro (27 novembre), mise en scène par Aziz Chouaki. Si la forme est empreinte d'une certaine légèreté, mettant en scène un chef  d'orchestre « spécial », le fond, racontant la vie à Alger dans les années 90, aborde violence et déracinement. Le cinéma sera également à l'honneur avec une soirée (15 janvier) consacrée à la projection de deux films ayant marqués l’âge d'or du cinéma égyptien : Mademoiselle Hanafi (1954) et Madame la Diablesse (1949).


Toujours dans le soucis d'appréhender le kitsch autrement, l'ICI a invité l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) à venir parler des apports du kitsch dans le design, le vêtement et l'architecture lors du table ronde (14 octobre). Une exploration du kitsch sous toutes les coutures qui devrait changer notre vision du kitsch.


 


F. Duhamel


"Kitsch ou pas kitsch ?", du 17 septembre 2015 au 17 janvier 2016, à l’Institut des Cultures d'Islam.

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