L’après attentats de Paris : « La notion fade d’union nationale dure souvent peu de temps »

 L’après attentats de Paris : « La notion fade d’union nationale dure souvent peu de temps »

Crédit photo : #NousSommesUnis


 


C'est dans la nuit qui a suivi les attaques du 13 novembre dernier, que le hashtag, puis le collectif, #NousSommesUnis a été initié. Les signataires d'une première tribune, parue dans Libération, veulent aujourd'hui officialiser leur association à travers un discours mais surtout des actions.


 


Ainsi, 60 personnalités de toutes convictions religieuses et de tous les secteurs (Etat, société civile, médias, artistes…) ont lancé des actions concrètes ayant pour but de faire une différence et de restaurer l'unité des Français.


 


Unité


« La notion fade d'union nationale dure souvent peu de temps. Le but est de montrer la capacité d'unité avec des personnes différentes sur le long terme » dit ambitieusement Samuel Grzybowski, fondateur de l'association Coexister. Pour atteindre cet objectif, le collectif #NousSommesUnis a mis en place cinq actions concrètes dont chacun peut se saisir : Voisins Unis (l'inviter à prendre un café), Don du sang, Parler Unis (événements libérer la parole sur les attentats), Voyage avec moi (faire des trajets avec une personne ne se sentant pas en sécurité), l'opération cœur Kiffe ta France. En deux semaines, ces actions ont déjà été mises en place et saisies par des associations locales avec succès. Le collectif espère que ce n'est qu'un début.


 


Message partagé


Parmi les 60 signataires, Yasser Laouti, porte-parole du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), rappelle que, pour les musulmans, les attentats du 13 novembre ont fait peser trois menaces : « la menace terroriste, les répercussions et maintenant les mesures sécuritaires ». Loin de vouloir se démarquer, le porte-parole du CCIF indique avoir adhéré immédiatement à #NousSommesUnis, un collectif qui s'active « sans considération de l'appartenance religieuse ou communautaire ». Yasser Laouti souligne l'importance de rester unis : « Une société qui continue  se morceler, nuit non seulement à chacun d'entre nous, mais envoie également un message de réussite à ceux qui ont voulu faire de la France un pays divisé, un pays qui a peur ».


 


L'école en rempart


La force du collectif #NousSommesUnis réside dans la diversité des profils. Jean-Marc Potdvin, président fondateur de l'association Entourage, se définissant lui-même comme athée, appelle à la résistance, à faire face : « Les armes qu'utilisent l'ennemi sont moins les kalachnikovs que les trois armes qui sont la peur, la division et l'ignorance ». Une première banderille avant de remettre l'éducation et l'école au centre du débat : « Il y a un travail de fond à faire dans les écoles pour réapprendre vraiment l'Histoire. Si nous l'avions correctement fait, il n'y aurait pas des gens, des Français, nos enfants, nos fils qui se mettraient à haïr la France au point de prendre une kalachnikov pour tuer leurs voisins ».


 


Si le collectif #NousSommesUnis connaît parfaitement la difficulté de réunir tout le monde sous la bannière de l'unité, il essaie néanmoins de donner au plus grand nombre le moyen de se reconstruire une certaine forme d'unité via des actions concrètes, qui devraient se multiplier dans les mois à venir. Si le climat actuel n'incite pas à l'optimisme, le collectif espère que l'unité viendra de la base, de la population.


 


F. Duhamel

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