Hadrien Bels, lauréat du Prix littéraire de la Porte Dorée 2021 pour son roman « Cinq dans tes yeux »

 Hadrien Bels, lauréat du Prix littéraire de la Porte Dorée 2021 pour son roman « Cinq dans tes yeux »

Quant au titre du roman, c’est une expression traduite de l’arabe associée à une croyance pour éloigner le « mauvais œil»

Le Prix 2021 a été attribué à Hadrien Bels pour son premier roman « Cinq dans tes yeux », publié aux éditions Iconoclaste.

Le Prix littéraire de la Porte Dorée récompense chaque année une œuvre écrite ayant pour thème l’exil, l’immigration et les identités plurielles. Des thématiques liées notamment aux vécus migratoires.

Le Prix, et, après dix éditions, s’est installé prestigieusement dans le paysage des prix littéraires de France. Cette reconnaissance, il la doit à  la qualité des titres sélectionnés et à celle des lauréats. Un Prix qui a désormais sa place dans les événements littéraires et auprès des éditeurs. Les œuvres primées ont également leurs places sur les rayons des librairies.

Cette année, l’heureux élu est Hadrien Bels. Né en 1979, il a grandi à Marseille. Ses parents sont arrivés d’Algérie en 1978. Son père, pied-noir, est professeur de droit et sa mère administratrice aux Beaux-Arts. Ils ont acheté un petit logement dans le quartier du Panier. C’est dans ce quartier mythique que Hadrien a grandi.

Quant au titre du roman, «Cinq dans tes yeux», c’est une expression traduite de l’arabe. Elle est associée à une croyance pour éloigner le «mauvais œil».

L’auteur évoque ses propres souvenirs

Dans ce premier roman, Hadrien Bels dresse les portraits de « Stress, Nordine, Ichem, Kassim, Djamel et Ange ». Ils sont venus d’Algérie et des Comores ou du Toulon. L’histoire se déroule dans les années 90 et a pour contexte spatial, le célèbre quartier au-dessus du Vieux-Port, le Panier. Une cité qui occupe dans cette histoire une place importante. Plutôt, un acteur à part entière.

Seulement voilà, le Panier a changé et ses habitants également. Les pauvres sont chassés et les bobos leur succèdent. Ils rénovent les taudis pour en faire des habitations à l’allure chic et authentique. Un des personnages du roman, Stress, rêve de tourner un film sur son quartier d’enfance. Là où avec ses amis, ils avaient passé leurs premières jeunesses. Ensemble, ils faisaient des descentes à la plage et s’amusaient dans les boîtes de nuit. Les bagarres et autres parties de foot sont racontées avec force détail. Un tableau coloré où le Marseille d’hier et d’aujourd’hui s’imbrique allégrement, où les diverses origines se mélangent sans souci. Hadrien Bels évoque donc, dans ce premier roman aux relents autobiographiques, ses propres souvenirs d’enfance. Et ça a marché !

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Mishka Gharbi