La Macronie secouée par les affaires Kohler et Dupond-Moretti

 La Macronie secouée par les affaires Kohler et Dupond-Moretti

Eric Dupont-Moretti et Alexis Kohler. (G) Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP – (D) Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L’un est mis en examen pour prise illégale d’intérêts, l’autre soupçonné de conflits d’intérêts. Alexis Kohler et Eric Dupond-Moretti sont inquiétés par la justice.


Ce sont deux affaires qui embarrassent bien le gouvernement. La Cour de justice de la République vient d’ordonner un procès contre le garde des Sceaux, et le secrétaire général de l’Elysée est mis en examen mais maintenu à son poste. 

Alexis Kohler a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans l’information judiciaire qui vise ses liens familiaux et professionnels avec l’armateur MSC. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour trafic d’influence. Le bras droit d’Emmanuel Macron conteste avoir « commis tout délit ». L’Elysée a d’ailleurs rapidement fait savoir qu’il était maintenu à son poste. 

L’affaire est née d’un éventuel conflit d’intérêts entre ses postes dans la fonction publique et ses liens avec l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.

Confiance de la Première ministre

Eric Dupond-Moretti, lui, a été renvoyé devant la CJR. Une première dans toute l’histoire de la Vème République pour un ministre en exercice. La Cour de justice de la République a ordonné la tenue d’un procès pour le garde des Sceaux. 

Le ministre de la Justice est accusé d’avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats à qui il s’était opposé quand il était avocat. Comme dans le dossier Alexis Kohler, l’exécutif refuse, à ce stade, toute possibilité d’écarter Eric Dupond-Moretti de ses fonctions. 

Matignon a même indiqué que le ministre de la Justice avait « toute la confiance de la Première ministre » Elisabeth Borne et que « la question de son maintien au gouvernement ne se (posait) pas ». Les avocats du garde des Sceaux ont indiqué avoir « immédiatement » formé un pourvoi en cassation.

 

Chloé Juhel