Laurent Hirgorom : « La franchise, c’est un métier »

 Laurent Hirgorom : « La franchise, c’est un métier »

Crédit photo : Issam Ayari


Fondateur du cabinet de conseil Positive Works, cet expert du management en franchise depuis plus de vingt ans nous explique les contours de ce modèle de réseau commercial, qui se développe ces dernières années, notamment dans le secteur de la restauration livrée


Pouvez-vous expliquer ce qu’est la franchise ?


Il s’agit d’une possibilité pour un entrepreneur de travailler avec une enseigne possédant un modèle déjà établi, lequel comprend une identité, une offre de produits très spécifique, un environnement, des codes couleurs, un storytelling… Née aux Etats-Unis, dans les années 1950, d’abord à destination des loueurs de voitures (Hertz), elle s’est développée, notamment en France, avec un essor important dans les années 1990. Au Maroc, les franchises en provenance de l’étranger (France, Espagne, Italie, Moyen-Orient) ont connu une expansion ­dans la moitié des années 2000.


 


Quelle est la relation franchisé-franchiseur ?


C’est un partenariat gagnant-gagnant. Le rôle du franchiseur, à savoir la tête de réseau, est de fournir un concept dont la modélisation économique est avérée. Sa viabilité a été démontrée après des tests sur plusieurs emplacements. Le franchiseur a intérêt à ce que son franchisé se développe et qu’il soit épanoui dans son activité. Il dispose d’un réseau organisé et structuré qui doit accompagner, former et développer ses franchisés (animation réseau, ateliers de travail, convention, etc.). En contrepartie, les franchisés paient ­un droit d’entrée et/ou des royalties. La durée contractuelle est de cinq à sept ans, en France, comme au ­Maghreb. Si le cahier des charges a été respecté, cet accord peut être renouvelé.


 


Quels sont les prérequis pour devenir franchisé ?


Il y en a un de taille : la franchise, c’est un métier ! On ne peut pas prendre une franchise de boulangerie si l’on n’a pas envie de devenir boulanger ! C’est d’abord un choix professionnel. Les têtes de réseau évaluent les candidats et décident, selon les cas, de choisir soit ceux qui ont une connaissance du métier, soit des experts en management. Il n’y a pas de règles. En revanche, la marge de manœuvre du franchisé est très réduite. Des audits sont effectués à intervalles réguliers. Il y a un code de déontologie très verrouillé sur les aspects contractuels, les ressources humaines, les relations clientèle, la logistique et les produits.


 


La franchise est-elle créatrice d’emplois ?


Le potentiel est important, et dans quasiment tous les domaines. Il faut rester en veille et participer aux différents salons, celui de Paris, en mars, ou d’autres en province. Il existe des aides à la création d’entreprise, au Maroc comme en France : l’Adie(1), Nacre(2), Initiative France, France Active, Réseau Entreprendre. Il faut aussi bien s’entourer pour minimiser les risques. La franchise est enfin un formidable levier pour se développer, notamment au Maghreb, dès lors, bien sûr, qu’il y a adéquation entre l’offre et la demande. 


(1) Association pour le droit à l’initiative économique.


(2) Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise.


MAGAZINE FEVRIER 2018


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Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.