Le 14 juillet 1953, sept travailleurs, dont six algériens, sont assassinés par la police

 Le 14 juillet 1953, sept travailleurs, dont six algériens, sont assassinés par la police

Le 14 juillet 1953 – Paris, place de la Nation : 7 morts et 44 blessés parmi des manifestants pour la libération de l’Algérie. AFP

Un épisode tragique de l’histoire de France. Il y a 68 ans, jour pour jour, le 14 juillet 1953, un an avant le début de la guerre d’Algérie, un drame s’est déroulé en plein Paris. A la fin d’une manifestation célébrant la Révolution française, la police parisienne assassine froidement six travailleurs algériens et un syndicaliste français, place de la Nation, alors que résonnent les slogans : « À bas le colonialisme », « Nous voulons l’indépendance ». Une cinquantaine de manifestants sont également blessés.

 

Chaque 14 juillet, pour ne pas laisser la rue aux seuls cortèges militaires, le PCF, la CGT et leurs alliés organisent un défilé populaire dans les rues parisiennes. Et depuis quelques années, les Algériens forment également un cortège autonome, encadré par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).

Le 14 juillet 1953, les Algériens indépendantistes défilent derrière un immense portrait de leur chef, Messali Hadj, alors emprisonné.

A la fin de la manifestation, place de la Nation, la police exige le retrait du portrait de Messali. Devant le refus des Algériens, une charge violente commence. Soudain, un cri : « Ils ont tiré à balles réelles ! ». Six Algériens (Abdelkader Draris, Larbi Daoui, Abdallah Bacha, Mouloud Illoul, Tahar Madjène, Amar Tadjadit) et un Français (Maurice Lurot, militant CGT) sont abattus par la police.

Derrière ce massacre, un homme : Maurice Papon. Alors secrétaire général de la préfecture de police, il deviendra quelques années plus tard le donneur d’ordre principal des massacres du 17 octobre 1961.

A cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers d’Algériens manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui les vise depuis le 5 octobre. Des dizaines d’Algériens, peut-être entre 150 et 200, sont alors exécutés. Certains corps sont retrouvés dans la Seine.

Pendant plusieurs décennies, la mémoire de cet épisode majeur de la guerre d’Algérie sera occultée. La tuerie du 14 juillet 1953 reste encore aujourd’hui une histoire quasiment inconnue en France mais aussi en Algérie.

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Nadir Dendoune