Le conseil de l’Ordre des médecins porte plainte contre Didier Raoult
L’IHU de Marseille, dirigé par le Pr. Didier Raoult est accusé d’avoir mené des expérimentations sauvages contre l’avis des autorités sanitaires. Christophe SIMON / AFP
Le conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) s’est associé à l’action lancée en octobre dans les Bouches-du-Rhône à l’encontre du professeur Didier Raoult, visé notamment pour « charlatanisme ». L’infectiologue Christian Perronne a de son côté été licencié de l’AP-HP suite à des propos qui ont suscité la polémique.
Le 12 octobre dernier, le conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône avait saisi la chambre départementale disciplinaire de première instance concernant Didier Raoult. Le directeur de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée à Marseille a été visé pour des « manquements à la déontologie médicale telle que la définit le code de santé publique », avait expliqué Me Philippe Carlini, qui a mené l’action.
« Charlatanisme »
Le professeur Raoult, fervent défenseur de l’hydroxychloroquine, s’est par ailleurs vu accusé de « charlatanisme » : le recours à un « remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ». En début décembre, le conseil national de l’Ordre des médecins a pris la décision de s’associer à cette action.
Un chef de service licencié
Le CNOM a déclaré le lundi 21 décembre avoir porté plainte début décembre contre six médecins, parmi lesquels figure notamment Christian Perronne, jusqu’ici chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), à cause de propos jugés controversés sur l’épidémie de Covid-19. Jeudi 17 décembre, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé avoir mis fin à ses fonctions, après qu’il eut notamment affirmé que les malades du Covid-19 représentaient une aubaine financière pour les médecins, et tenu des propos polémiques concernant l’hydroxychloroquine.
Examen d’une série de plaintes
L’agence de presse médicale APMnews a révélé que le CNOM avait examiné début décembre une série de plaintes ou de signalements visant des médecins, pour des faits ou propos tenus publiquement à propos de la pandémie due au coronavirus. Elle a décidé de saisir les chambres disciplinaires de première instance de plaintes, ou de s’associer à une plainte en cours à l’égard de six médecins, précise APMnews. Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le conseil de l’Ordre a confirmé ces informations.
Les plaintes du CNOM visent également le professeur Henri Joyeux, cancérologue à la retraite, la docteure Nicole Delépine, ancienne oncologue pédiatrique à Garches, le docteur Nicolas Zeller, médecin généraliste et le docteur Rezeau-Frantz, également généraliste.
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