Le Parlement européen interpellé sur la protection des femmes migrantes

 Le Parlement européen interpellé sur la protection des femmes migrantes

Une migrante, sur la plage de Dungeness au sud-est de l’Angleterre après avoir été secourue en mer par la RNLI (Royal National Lifeboat Institution), le 16 décembre 2021. Ben STANSALL / AFP

De nombreuses organisations et militantes féministes européennes interpellent le Parlement européen sur la nécessité de protéger les femmes migrantes via une pétition.

 

Une pétition. 39 000 signatures de citoyens et citoyennes venant de 18 pays européens. Mercredi (18 mai), la pétition demandant à l’UE de prendre en compte « les violences spécifiquement subies par les femmes » sur les routes migratoires, lors des dépôts de demande d’asile, a été déposée au Parlement européen.

Ces dernières sont poussées à quitter leur pays, souvent à cause de violences sexuelles et sexistes (exploitation sexuelle, mariage forcé, mutilations génitales…), puis y font encore face sur le chemin de la migration. « Comme elles sont déjà plus pauvres, les passeurs leur demandent très souvent des services sexuels », explique la militante Sonia Mitralia (RFI).

Protection

Les organisations signataires réclament notamment une surveillance européenne renforcée afin d’assurer l’application effective des lois protégeant les femmes. Et plus particulièrement, l’article 60 de la Convention d’Istanbul qui « instaure formellement l’obligation faite aux Etats signataires de reconnaître le droit à la protection internationale pour les victimes de violences à l’égard des femmes fondées sur le genre et appelle des procédures d’accueil et d’asile sensibles au genre ainsi que des services de soutien adaptés ».

Adapter le système

Afin que la loi puisse être effectivement appliquée, et que les femmes, filles et personnes LGBTIQA+ puissent bénéficier de la protection à laquelle elles ont droit, les signataires de la pétition soulignent la nécessité d’adapter les structures d’accueil. Ceux-ci indiquent que : « La présence de travailleuses sociales, d’interprètes, de personnel soignant, de psychologues et de juristes de sexe féminin et sensibilisées aux questions LGBTIQA+ dans les centres d’hébergement et d’accueil doit être assurée ».

Plus généralement, les organisations de l’UE demandent à la Commission européenne et au Parlement européen de faciliter les voies légales permettant aux femmes de déposer une demande d’asile sur le Vieux continent.

 

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Charly Célinain