Le Syndicat national des journalistes tunisiens décrète la grève générale

 Le Syndicat national des journalistes tunisiens décrète la grève générale

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a décidé l’organisation d’une grève générale des médias le jeudi 10 décembre 2020, journée coïncidant symboliquement avec la date de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. « Une action qui intervient en réaction aux tergiversations et à l’inaction du gouvernement face aux dossiers relatifs aux droits professionnels et économiques des journalistes ».

 

Dans une déclaration publiée le soir du 19 novembre, le bureau exécutif de la centrale syndicale explique que d’autres formes de protestation seront observées pour réclamer les droits légitimes des journalistes, à commencer par le port du brassard rouge à partir du lundi 23 novembre jusqu’au jeudi 26 du même mois.

 

La grève générale comme point d’orgue d’un mois de protestation

Réunis hier jeudi, les membres du bureau exécutif ont également convenu de l’organisation, le 26 novembre, d’une « Journée de la colère », suivie de divers rassemblements de protestation, Place du gouvernement à la Kasbah, et dans plusieurs régions du pays à partir de 11h00. Un meeting est par la suite prévu au siège du Syndicat à Tunis, qui appelle à une « mobilisation forte des journalistes pour défendre leurs droits ».

Cela fait plusieurs mois que le SNJT réclame essentiellement la publication dans le Journal officiel (JORT) de deux conventions déjà signées avec des gouvernements précédents : une convention cadre et une convention sectorielle. Il réclame en outre d’engager un ambitieux processus de réforme des entreprises médiatiques publiques.

Le syndicat appelle par ailleurs au versement des indemnités des journalistes dans certains médias confisqués par l’Etat et placés sous tutelle judiciaire, et à la régularisation des situations les plus précaires.

Parmi d’autres revendications, figurent enfin le recrutement des diplômés de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), l’application des mesures prises antérieurement pour soutenir les médias et les journalistes durement touchés par la pandémie du Coronavirus, et la création d’une agence de publicité publique.

Le 23 septembre dernier, le jeune Mohamed Yassine Jlassi, alias Mahdi Jlassi, avait été élu nouveau président du Syndicat national des journalistes tunisiens. Il succède à Néji Bghouri. Le gap générationnel entre les deux hommes laisse présager d’une différence de style dans la gestion de ce dossier brûlant. Le 28 octobre dernier, le SNJT avait suspendu les négociations avec le gouvernement de Hichem Mechichi, suite au comportement jugé liberticide de la conseillère en communication de ce dernier.

 

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Seif Soudani