Libye : vers un début de normalisation par la culture ?

 Libye : vers un début de normalisation par la culture ?

La ville libyenne de Benghazi accueille jusqu’à samedi une « semaine culturelle ». Un événement rare dans une Libye ravagée par une décennie de guerre

La ville libyenne de Benghazi accueille jusqu’à samedi une rare « semaine culturelle ». Au menu : théâtre, la musique, cinéma ou encore peinture. Premier signe de normalisation dans un pays qui tente de tourner la page d’une décennie de chaos.

C’est dans les locaux de la fondation Barah, un espace artistique et culturel situé au coeur de Benghazi, que cette semaine d’activités culturelles a démarré avec une exposition de l’artiste tripolitaine Elham el-Ferjani. Un événement rare dans une Libye dont la culture a été quasi absente pendant une décennie.

« C’est un honneur d’exposer pour la première fois à Benghazi », confie l’artiste à l’AFP. Son travail s’inspire des peintures rupestres du désert libyen, de la culture amazighe (berbère) et d’une actualité dominée ces dernières années par la violence et les combats meurtriers.

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Les retrouvailles entre artistes venus de toute la Libye sont une « source de joie », assure-t-elle. L’événement a en effet lieu alors que le pays tente de s’extraire d’une décennie d’instabilité. Les dernières années ont ainsi été marquées par la lutte entre les pouvoirs rivaux implantés dans l’est et l’ouest du pays.

 

Le poids d’une décennie de violences

« Plusieurs tables rondes et conférences » doivent se tenir ainsi que des ateliers d’initiation sur différentes techniques d’arts plastiques. Les visiteurs pourront découvrir la peinture sur verre, la photographie et la sculpture, explique pour sa part Hazem el-Ferjani, l’un des organisateurs.

La programmation comporte aussi des débats sur le cinéma libyen, un concert de Malouf – un genre musical arabo-andalou – ou une pièce de théâtre jouée par une troupe locale. L’objectif est « de faire revivre le milieu artistique et culturel à Benghazi ». Jusque-là, la ville faisait plutôt la Une des médias comme le berceau de la révolte ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La capitale de l’Est porte d’ailleurs encore les stigmates des violences qui y ont eu lieu.

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La Libye a plongé dans le chaos avec la chute du régime de Mouammar Kadhafi après un règne sans partage de 42 ans. Depuis près d’un an, les Libyens ont de nouveau retrouvé le chemin du dialogue grâce à un processus politique parrainé par l’ONU. Celui-ci a permis l’installation, en mars, d’un gouvernement de transition chargé de réunifier le pays. Il s’agit désormais de préparer un double scrutin législatif et présidentiel crucial en décembre.

Rached Cherif