L’Oriental : Le cœur battant d’un Maroc en devenir

 L’Oriental : Le cœur battant d’un Maroc en devenir

Maroc, Oujda, le 25 avril 2025. Photo de groupe devant le Centre Régional d’Investissement de l’Oriental, réunissant les responsables ayant assisté au 14ᵉ Conseil d’Administration, présidé par M. Karim Zidane

Dans l’Oriental, géographie, histoire et culture s’entrelacent pour offrir une parfaite synthèse du Maroc. Avec son agenda événementiel dynamique et sa connectivité internationale croissante, cette région constitue une porte d’entrée privilégiée vers l’identité profonde du Royaume, un territoire où ses multiples facettes se révèlent avec une authenticité rare et préservée.

 

M. Karim Zidane, Ministre Délégué auprès du Chef du Gouvernement

Sans doute, l’Oriental se dévoile comme un précis de géographie marocaine. Entre Méditerranée et Sahara, cette région frontalière concentre l’essence même du Royaume. Le long de ses routes, les paysages se succèdent avec une remarquable diversité allant des côtes bleutées jusqu’aux montagnes escarpées, en passant par les étendues désertiques. L’Oriental représente un véritable condensé du Maroc, où se mêlent avec subtilité une mosaïque de cultures, un patrimoine historique millénaire et une nature aux multiples visages.

Rachid Rami, Directeur par intérim du CRI de l’Oriental

L’Oriental : là où la diversité naturelle et la richesse culturelle du Maroc se déclinent

La région marocaine de l’Oriental s’apparente à une mosaïque vivante où chaque pièce reflète un aspect emblématique du Royaume. Son littoral méditerranéen, parcourant près de 250 kilomètres de Nador à Saïdia, évoque les célèbres côtes atlantiques d’Essaouira ou d’Agadir, mais avec une intimité préservée. Le Cap des Trois Fourches, dans la province de Nador, propose des panoramas rivalisant avec ceux du fameux Cap Spartel de Tanger, alliant l’authenticité d’un village de pêcheurs à des vues saisissantes sur l’horizon marin.

En s’éloignant de la côte, le massif des Beni Snassen et ses gorges de Zegzel répondent à la majesté du Haut Atlas, déployant des reliefs où la nature devient sauvage et généreuse. La cascade de Gafait, surgissant entre les falaises arides de l’Atlas saharien, rappelle les célèbres cascades d’Ouzoud, incarnant ce contraste entre aridité et fraîcheur caractéristique du Maroc.

À la lisière du Sahara, l’oasis de Figuig complète ce panorama naturel, véritable jumelle des palmeraies de Merzouga ou de Zagora. Ses 120 000 palmiers verdoyants perchés à 880 mètres d’altitude témoignent de l’ingéniosité humaine face à l’austérité désertique. La lagune de Marchica, transformée en modèle d’écotourisme avec un investissement de 26 milliards de dirhams, illustre comment tradition et innovation coexistent, à l’image des projets développés à Tanger Med ou dans la vallée du Bouregreg. L’embouchure de la Moulouya, avec ses 4 500 hectares de zones humides, constitue un sanctuaire de biodiversité comparable au parc national de Souss-Massa.

La région tire également sa richesse de son statut de carrefour civilisationnel. Les vestiges préhistoriques de la grotte du Chameau, cathédrale souterraine de 1,9 km, font écho aux sites troglodytiques d’Ifrane Anti-Atlas. Les sentiers romains du mont Gourougou évoquent ceux de Volubilis, tandis que les remparts Mérinides de Debdou rappellent les médinas impériales de Fès ou Meknès.

Debdou incarne la diversité religieuse et la tolérance caractéristiques du Maroc. Pendant cinq siècles, cet ancien fief des Mérinides a constitué une terre d’accueil où musulmans et juifs cohabitaient harmonieusement, notamment après le retour de ces derniers d’Espagne à la fin du 15ème siècle, préfigurant le mellah de Fès ou le quartier juif d’Essaouira. Aujourd’hui encore, la ville attire des pèlerins venus honorer ce patrimoine partagé.

La Zaouiya Boutchichya de Madagh représente un foyer spirituel soufi comparable à la zaouïa de Tameslohte près de Marrakech. La 19ème Rencontre mondiale du soufisme qui s’y est tenue en septembre 2024 sous le Haut Patronage Royal témoigne de son rayonnement, à l’instar du Festival de Fès des musiques sacrées du monde.

Oujda, capitale de la région, désignée Capitale de la Culture arabe en 2018, a reçu une reconnaissance qui évoque les distinctions de Marrakech ou Rabat sur la scène internationale. Son patrimoine vestimentaire, avec la Blouza Oujdia ornée de motifs sophistiqués et le Haïk traditionnel de Figuig, enrichit cette diversité culturelle qui trouve des correspondances dans les caftans de Tétouan ou les tissages du Moyen Atlas. Cette richesse se manifeste également à travers un calendrier événementiel vibrant qui rythme les saisons.

Un calendrier événementiel qui reflète l’âme festive du Maroc

L’Oriental déploie tout au long de l’année un agenda culturel et sportif qui témoigne du dynamisme et de la diversité de la région. Des rivages méditerranéens aux confins désertiques, chaque territoire héberge des manifestations célébrant les multiples facettes du patrimoine marocain.

La diversité culturelle de la région s’exprime à travers des événements comme le spectacle « Les marcheuses d’Oujda », prévu pour avril 2025 à l’Institut Français, donnant la parole aux femmes des classes populaires, dans la tradition marocaine de valorisation des expressions sociales par l’art. À Taourirt, la première édition du festival « Couleurs de l’Oriental » en février 2025 illustre la volonté de faire de la culture un levier de développement local.

Oujda, capitale régionale, occupe une place centrale avec son Festival International du Raï qui attire quelque 350 000 spectateurs en trois jours. Le Salon Maghrébin du Livre « Lettres du Maghreb », dont la quatrième édition s’est tenue en avril 2024, positionne la ville comme un carrefour littéraire comparable à celui de Casablanca ou Rabat.

Le patrimoine amazigh trouve sa célébration dans le festival Ania à Nador, qui a fait de la ville en janvier 2025 la « capitale de la culture amazighe », rejoignant d’autres manifestations similaires à Agadir et Casablanca.

La dimension maritime de l’Oriental se révèle dans des événements comme la course à voile « Med Max Occitanie — Saïdia Resorts », reliant en octobre 2024 les côtes marocaines aux rivages français. La station balnéaire de Saïdia joue un rôle clé pour le sport, accueillant des manifestations prestigieuses telles que la 11ème édition de l’Oriental Legends en mai 2024, tournoi de golf à vocation caritative réunissant des célébrités internationales.

À l’image des festivals qui animent les différentes régions du Maroc, l’Oriental propose un éventail d’événements incarnant la richesse multiculturelle du pays, en l’occurrence le Festival des Arts Populaires à Berkane, le Festival International de Cinéma et Mémoire Commune à Nador, le Festival des Cultures Oasiennes à Figuig et le Festival Reggada à Saïdia.

Pour faciliter l’accès à cette richesse événementielle, l’Oriental bénéficie d’une connectivité aérienne internationale renforcée, plaçant la région au carrefour des flux touristiques et d’affaires.

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Une accessibilité internationale en pleine expansion

L’Oriental reflète la dynamique d’ouverture du Maroc avec une connectivité aérienne florissante. Ses deux aéroports internationaux, Oujda-Angad et Nador-El Aroui, constituent des portes d’entrée privilégiées vers cette région. Les chiffres témoignent de cette vitalité : selon la Direction des Études et des Prévisions Financières, les sept premiers mois de 2024 ont enregistré une hausse remarquable du trafic passagers, avec +10,5% pour Oujda et +3,9% pour Nador par rapport à la même période de 2023.

L’année 2024 a marqué un tournant avec l’inauguration de quatre nouvelles liaisons internationales directes : Lyon, Lille, Montpellier et Francfort. Ces destinations s’ajoutent à un réseau déjà étoffé comprenant Paris, Toulouse, Düsseldorf, Eindhoven, Strasbourg, Murcia, Barcelone et Nantes. Cette expansion aérienne positionne désormais l’Oriental comme une destination accessible depuis les principales métropoles européennes.

La desserte nationale progresse également, avec le récent lancement de vols directs opérés par Air Arabia reliant Oujda à Rabat, ainsi que de nouvelles liaisons au départ de Nador. Cette connexion renforcée avec les autres régions du pays consolide le rôle de l’Oriental comme carrefour stratégique et facilite sa découverte.

Cette accessibilité accrue transforme la perception de l’Oriental, autrefois considéré comme relativement isolé malgré ses richesses. Aujourd’hui, cette région-synthèse du Maroc se trouve à quelques heures de vol des principales capitales européennes, rendant ses trésors naturels, culturels et historiques aisément accessibles tout au long de l’année. Cette révolution des transports aériens contribue pleinement à l’intégration de l’Oriental dans les circuits touristiques internationaux.

De la piste d’atterrissage aux sentiers de randonnée, il n’y a qu’un pas que les visiteurs franchissent désormais avec facilité. Cette accessibilité nouvelle permet de découvrir sans détour les trésors gustatifs et artisanaux de l’Oriental.

Saveurs, sentiers et savoir-faire : l’âme marocaine en un territoire

L’Oriental concentre un véritable condensé gastronomique où les spécialités culinaires marocaines se rencontrent et se réinventent. Des dattes de Figuig, rappelant celles du Tafilalet, aux clémentines de Berkane qui rivalisent avec les agrumes de la plaine du Souss, en passant par les huiles essentielles de Jerada et les précieuses truffes du désert de Bouarfa, la région offre un éventail de produits du terroir qui résume la richesse agricole du Royaume.

La table de l’Oriental révèle des spécialités uniques qui font écho aux traditions culinaires nationales. Le Mçaouar, version locale du méchoui, présente le mouton à la broche dans une cuisson lente préservant toute sa saveur. La Becbouca, composée de tripes farcies au riz, témoigne de cette ingéniosité culinaire partagée avec d’autres régions du Maroc. Les pâtisseries complètent l’offre avec les délicates Ghriyba, macarons à base de farine, sucre et beurre, et les savoureux Maqrout aux dattes et au miel.

Ce patrimoine culinaire est valorisé par un réseau de coopératives exceptionnel. Avec 5 517 structures recensées en 2022, l’Oriental devient la première région coopérative du Maroc. Plus remarquable encore, l’intégration féminine y connaît un essor considérable, avec plus de 62 821 adhérentes réparties dans 620 coopératives féminines, faisant de la région un modèle d’entrepreneuriat inclusif comparable aux initiatives des vallées du Haut Atlas ou de la région de Chefchaouen.

La renaissance du Train Touristique « Oriental Express », reliant Oujda à Bouârfa, offre une façon originale de découvrir ce patrimoine. Doté d’un budget de 20 millions de dirhams, ce projet connecte sites miniers, naturels et historiques tout en proposant une expérience gastronomique à bord. En novembre 2024, l’association Ambassadeurs de l’Espoir a organisé un voyage culturel où des chefs cuisiniers marocains ont fait découvrir les saveurs locales aux passagers, transformant le trajet en festin itinérant.

Pour les amateurs de découvertes actives, le village montagnard de Tafoughalt, perché à 850 mètres d’altitude, constitue un point de départ idéal pour des randonnées gastronomiques. Au fil des sentiers parfumés de plantes méditerranéennes, les villages traditionnels proposent des haltes culinaires authentiques.

L’engagement régional pour la valorisation de son patrimoine culinaire et artisanal s’est manifesté en mars 2025 avec la première édition des marchés itinérants de l’Économie Sociale et Solidaire à Nador. Placé sous le signe « L’Économie Sociale et Solidaire pour un développement global et durable », cet événement organisé par le Conseil régional en partenariat avec les institutions nationales témoigne d’une volonté de faire des produits du terroir un véritable levier de développement durable.

Explorer l’Oriental aujourd’hui, c’est saisir l’opportunité rare d’être partie prenante d’une transformation territoriale majeure. Cette région où convergent l’histoire millénaire et les projets d’avenir constitue non seulement un formidable laboratoire de développement durable, mais également un espace privilégié où se dessinent déjà les contours du Maroc de demain. L’intelligence stratégique consistera à y prendre position dès maintenant, avant que ce secret bien gardé ne devienne une évidence pour tous.

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