Maroc. Les objectifs du nouveau modèle de développement

 Maroc. Les objectifs du nouveau modèle de développement

Le roi Mohammed VI à la cérémonie de lancement du projet de généralisation de la protection sociale, mercredi 14 avril 2021, au Palais Royal de Fès.

La lecture du rapport général remis par la Commission spéciale sur le modèle de développement au Roi Mohammed VI a fait ressortir des objectifs ambitieux pour le Maroc à horizon 2035, propulsant le pays dans le premier tiers des classements mondiaux des nations. Voici quelques points à retenir. 

  • Le PIB par habitant (en dollars PPA) passerait de 7.800 à 16.000 dollars en 2035. Il s’agit d un doublement du PIB par habitant en 15 ans. Pour ce faire, le Maroc doit dépasser une croissance annuelle de 6%contre une moyenne de 3% ces dernières années.
  • Hisser la part de l’investissement privé dans l’investissement total de 35% à 65% en 2035. Aujourd’hui, le moteur des investissements au Maroc demeure principalement les établissements et entreprises publics.
  •  Élargir la base des entreprises exportatrices en portant leur nombre de 6.000 à 12.000 entreprises en 2035. Ceci passe par l’amélioration sensible de la compétitivité du Maroc.
  • Développer de manière significative la valeur ajoutée industrielle de moyenne et haute technologie de 28% à 50% en 2035. Ceci nécessiterait une stratégie volontariste pour assurer la diversification et la montée en gamme de la production industrielle du pays.
  • Tripler le nombre des jeunes entreprises à croissance rapide en passant de 1.000 à 3.000 en 2035.
  • Faire de la recherche et développement un vecteur de croissance et d’innovation en augmentant le nombre de brevets déposés annuellement de moins de 300 à 1.000 en 2035.
  • Baisser de manière significative le coût de l’energie pour les industries énergie ores de 1 dh/kwh à 0,5 dh/kwh en 2035. Il est vrai qu’actuellement le coût de l’énergie pénalise fortement la compétitivité du tissu industriel.
  • Dynamiser le marché de capitaux pour apporter des financements alternatifs aux entreprises et réduire progressivement leur dépendance de la dette bancaire. L’ambition est d’élargir la liste des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca en passant de 76 sociétés à 300 sociétés en 2035.
  • Augmenter la contribution de l’économie sociale à la valeur ajoutée en passant de 2% à 8% en 2035. C est un levier extrêmement important dans la création d’emplois. Elle représente 10 à 12% du PIB en France et en Espagne.
  • Réduire drastiquement la part des NEET (ni emploi, ni étudiant, ni en formation) parmi les jeunes de 30-40%  actuellement à 15% en 2035.
  • Promouvoir la participation économique des femmes dans le processus de production en élevant le taux d’activité des femmes de 22% à 45% en 2035.
  •  Donner corps au principe de la parité dans les postes de responsabilité notamment en portant le taux des femmes nommées par décret aux postes d’emploi supérieur de 11% à 35% en 2035.
  • Baisser significativement la part de l’informel dans l’emploi salarié de 60% à 20% en 2035.
  • Protéger les jeunes filles de moins de 15 ans: zéro filles qui travaillent, zéro filles qui ne vont pas à l’école et zéro mariage de mineures.
    Si le pays réussit la réalisation de ces objectifs, il sera à coup sûr dans le concert des Nations émergentes.

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Malika El Kettani