Marseille : des policiers de la BAC face au juge

 Marseille : des policiers de la BAC face au juge

Avocats et prévenus lors de l’ouverture du procès dit « BAC Nord », dans lequel 18 ex-policiers de la BAC sont poursuivis pour vol d’argent ou de drogue à des trafiquants, au palais de justice de Marseille, le 12 avril, 2021. Nicolas TUCAT / AFP

Des policiers de la BAC sont accusés d’avoir dépouillé des trafiquants de drogue et revendu des cigarettes de contrebande. 18 policiers comparaissent aujourd’hui.

Les faits remontent à 9 ans. Un film a même été tourné depuis, s’inspirant des agissements de la brigade anticriminalité de Marseille. Le long-métrage devait sortir sur grand écran en décembre dernier. Aujourd’hui, c’est dans les tribunaux que l’histoire va se jouer, et ce jusqu’au 22 avril prochain.

18 policiers et anciens policiers vont comparaître devant le tribunal correctionnel de la cité phocéenne.

Un bon petit groupe

« Il n’y pas de place pour ceux qui salissent l’uniforme de la police », avait déclaré Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, lorsqu’il avait annoncé la dissolution de cette brigade anticriminalité.

C’est grâce à des enregistrements que les prévenus ont été épinglés. Ils sont accusés d’avoir volé de l’argent, de la drogue et des cigarettes à des trafiquants des quartiers Nord de Marseille. « On commence à avoir un bon petit groupe, où on sait qu’on ferme nos gueules. Ce qui se dit dans la voiture reste dans la voiture », pouvait-on par exemple entendre dans un enregistrement en date du 17 juillet 2012.

Autre exemple, cet échange avec un voleur à l’arraché : « Allez, file-nous deux barrettes (de cannabis) et on te laisse tranquille », lui a lâché un des policiers de la BAC.

Exclusions temporaires

Sur le banc des accusés, certains policiers reconnaissent des « dérapages » ou des « pétages de plomb », d’autres évoquent plutôt des « plaisanteries » ou « de gros délires ».

Sur les 18 prévenus, trois ont été révoqués après l’enquête de l’IGPN, les autres ont reçus des blâmes et ont été exclus temporairement de la police. Ils sont donc toujours aujourd’hui en exercice, pour l’un d’entre eux, au sein même de la brigade anticriminalité de Marseille.

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Chloé Juhel