« Nettoyage social » avant les JO: plainte de deux associations classée sans suite

 « Nettoyage social » avant les JO: plainte de deux associations classée sans suite

Illustration. PATRICK HERTZOG / AFP

Les faits ne sont pas constitutifs d’infraction pénale. C’est ce qu’a considéré le ministère public. La justice n’a pas donné droit à Utopia56 et Tara.

 

La plainte contre X pour « pour abus d’autorité et faux et usage de faux » de ces deux associations d’aide aux migrants a été déposée en novembre à Paris. Elle dénonçait un « nettoyage social » dans la capitale en vue des Jeux olympiques de cet été.

Cette action en justice faisait suite à l’opération du 19 octobre 2023 de la préfecture de la région Île-de-France qui, « sous couvert » d’héberger environ 430 mineurs isolés, aurait en réalité cherché à « vider les rues de Paris » de ces adolescents. C’est ce qu’Utopia56 et Tara souhaitaient en tout cas mettre en avant.

 

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Titre de séjour pas obligatoire pour les mineurs

Les associations dénonçaient également le fait qu’un certain nombre de mineurs isolés avaient reçu des convocations à la préfecture de police pour faire une demande de titre de séjour.

Mais ces jeunes n’y étaient pas allés, sur conseil de leurs avocats qui assuraient que le titre de séjour n’était obligatoire que pour les majeurs. Et qu’en parallèle, ces jeunes avaient formé un recours pour que leur soient reconnus leur minorité.

Une quarantaine d’entre eux avaient ensuite reçu un courrier de la part de l’Office français de l’immigration et de l’intégration leur enjoignant de quitter leur hébergement car ils ne s’étaient pas présentés au rendez-vous.

 

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Maison des métallos et Centquatre

Depuis le 6 avril, une centaine de jeunes qui affirment être des mineurs non accompagnés dorment chaque nuit, faute de logement pérenne, à la Maison des métallos, établissement culturel de la Ville de Paris. Plusieurs spectacles ont dû être annulés.

Ces jeunes migrants, dont la reconnaissance de minorité a été rejetée par le département, avaient pour la plupart déjà occupé un centre culturel dans le nord de Paris, le Centquatre afin de demander un hébergement.

Trois gymnases de la Ville hébergent toujours 450 sans domicile fixe, sur le principe d’un roulement de trois semaines.

 

Chloé Juhel