Algérie. Des patrouilles de contrôle aux frontières algéro-libyennes

 Algérie. Des patrouilles de contrôle aux frontières algéro-libyennes

Le ministre algérien de l’Intérieur Daho Ould Kablia (à gauche) et son homologue libyen Faouzi Abdelali ont convenu de la mise en place de patrouilles de contrôle à la frontière des deux pays. Photo Farouk Batiche / AFP.


L’Algérie et la Libye veulent sécuriser leurs frontières où se tiennent des trafics de tous genres. La visite de deux jours en Algérie du ministre libyen de l’Intérieur Faouzi Abdelali a été couronnée par la signature hier mercredi d’un accord sur l’organisation de patrouilles de contrôle. (Photo AFP)




 


« Il a été convenu d’organiser des patrouilles de contrôle des frontières, de la réactivation des points de contrôle et du renforcement de la coopération en matière d’échange d’informations entre les organes de sécurité spécialisés pour assurer la prise en charge des nouveaux développements et un prompt règlement des problèmes qui se posent », est-il mentionné dans le procès-verbal qui a sanctionné la visite du ministre de l’Intérieur libyen.


 


Experts algériens au service de la police libyenne


Le ministre algérien de l’Intérieur a mis entre les mains de son homologue libyen un projet de protocole d’accord sur « la création d’un comité bilatéral des frontières qui se chargera d’élargir et de diversifier les domaines de coopération notamment la sécurité et le développement des régions frontalières », rapporte une dépêche de l’agence officielle APS. Le responsable libyen a promis d’« examiner le projet et d’y apporter une réponse par voie diplomatique dans les meilleurs délais ».


Comme annoncé début mars par le chef de la diplomatie algérienne, Daho Ould Kablia a indiqué, dans une conférence conjointe avec son hôte libyen, que l’Algérie aidera la Libye à former sa police.


« Nous avons donné notre accord pour que la première équipe aille (en Libye, NDLR) pour faire le constat nécessaire sur place, jauger des capacités et proposer ensuite des formules de formation pour l’encadrement ici (en Algérie) et de formation en Libye », a-t-il affirmé.


Selon lui, une équipe d’experts algériens sera envoyée en Libye pour évaluer les capacités et les besoins de sa police. « La Libye est un pays qui dispose de moyens humains et de capacités d’organisation, qui ont simplement besoin d’être valorisés pour être mieux exploités », a-t-il relevé.


 


Kadhafi, une famille encombrante


Outre le dossier sécuritaire, d’autres questions importantes ont été abordées par les deux parties. Imposé aux Algériens par le régime de Mouammar Kadhafi, le visa d’entrée en territoire libyen pourrait bien être suspendu. Faouzi Abdelali a en tout cas promis que ce dossier « fera l’objet d’une étude de la part des responsables libyens pour un règlement rapide ». « Cette question (des visas, NDLR) a été évoquée lors des entretiens avec les autorités algériennes et elle a déjà été posée par l’ambassadeur d’Algérie à Tripoli », a-t-il rappelé.


Quid de la présence de membres de la famille Kadhafi en Algérie ? La partie libyenne ne donne pas l’air de trop tenir à leur extradition. Faouzi Abdelali s’est contenté de dire que « les membres de l’ancien régime ne doivent pas mener des activités contre le peuple libyen ». Pour sa part, le ministre algérien de l’Intérieur s’est engagé à ne pas laisser la famille de Kadhafi faire quoi que ce soit qui pourrait nuire à la stabilité et la sécurité de la Libye.


Yacine Ouchikh




 

Yacine Ouchikh