France. L’Afrique dans tous les sens

 France. L’Afrique dans tous les sens

Chanteurs


C’est aujourd’hui jeudi que débute la 3ème édition du festival « L’Afrique dans tous les sens » à Paris. Dans le XIIIème arrondissement, sur la scène flottante du « Petit Bain », artistes et intellectuels vont se succéder pour mettre à mal les clichés véhiculés sur l’Afrique dans une ambiance festive et conviviale.




 


« On veut changer l’image pas toujours belle qu’on colle à l’Afrique », déclare Seydou Guèye, co-fondateur du festival. Du 17 au 27 mai, sur les scènes du « Petit Bain » et de « la Bellevilloise », chanteurs, écrivains, historiens, cinéastes africains vont donner une autre image du continent. Une manière « de gommer les clichés », précise Seydou.


Démarré en 1996 sur les quais de Seine de la capitale, le festival a réellement pris son envol l’an dernier avec une affluence record. Pour élargir son horizon, les dirigeants ont décidé d’exporter cette année une petite partie en banlieue. « Un bon moyen d’attirer le public sur Paris », avoue Seydou Guèye. Les 11 et 12 mai derniers, le Blanc-Mesnil et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont eu le droit à une avant-première avec différents concerts. Notamment celui du musicien marocain Aziz Sahmaoui, membre de l’orchestre national de Barbès.


 


« Un clin d’œil à la Guinée et à tout ceux qui se révoltent »


 « On veut faire de ce festival un moment de ferveur populaire où les gens puissent venir en famille », se réjouit Seydou Guèye. Une ambiance festive mais aussi engagée nous affirme son fondateur. « Autour de la culture et de l’art, on souhaite associer un moment de réflexion. Évoquer le racisme, les discriminations, ce qui les motive et créer le débat autour du vivre ensemble ».


C’est dans cette optique que les festivaliers ont décidé de choisir cette année comme thème la Guinée. « On voulait faire un clin d’œil à la Guinée, au Maghreb, à tous ces peuples qui se soulèvent et veulent vivre mieux dans une atmosphère démocratique ».


Alors que la Guinée tente aujourd’hui de retrouver la « richesse de son patrimoine intellectuel et culturel perdu », le festival prend position politiquement et pointe du doigt les ravages de la dictature dans ce pays. « C’est un événement pluridisciplinaire, donc on ne va pas parler uniquement de la Guinée. Mais pour nous c’est une façon de leur dire, « on ne vous oublie pas » ».


 


À la découverte d’une Afrique qui vit avec son temps


Jusqu’au 27 mai prochain, vous pourrez partir à la découverte de la richesse du patrimoine culturel africain. De nombreux pays seront représentés par la musique, la poésie ou même la cuisine : « Des chefs vont préparer des spécialités africaines pour faire découvrir au public une gastronomie souvent méconnue », explique Seydou.


Le public est multiculturel et selon le fondateur du festival, les Africains ne représentent qu’un quart du public. « On veut que les gens n’aient plus peur avec tout ces clichés balancés sur l’Afrique, que tout le monde apprenne à se connaître ». Et en finir avec l’image véhiculée par l’Afrique dans l’imaginaire européen entre « djembé ou vieilles traditions ». « Dans notre programmation, il y a des choses très actuelles. Nous voulons montrer que l’Afrique bouge, qu’elle se projette dans le futur », affirme Seydou Guèye.


Au « Petit Bain » et à la « Bellevilloise » ce sera batterie, guitare, basse. Du Burkinabé Alif Naaba au Marocain Saïd Mesnaoui en passant par un cycle gratuit dédié au cinéma Guinéen. «Même si on vient pour voir un concert, on peut découvrir un film qui sera projeté juste après», explique Seydou Guèye. « Chaque événement suscite la curiosité, attire l’œil. Il y a une telle diversité en Afrique ».


Jonathan Ardines




 

Jonathan Ardines